OVATION OF THE SEAS jour 3 : vendredi 10 juin 2016 Singapour
Nous émergeons à 6h45, reposés et prêts à explorer la ville ! Notre premier petit-déjeuner sera prit au Rise, qui se trouve dans l’immense lobby de l’hôtel. Le buffet est à l’image des lieux, grandiose ! 6 énormes stations proposent des spécialités occidentales et asiatiques à foison, chaudes, froides, salées, sucrées. Le choix est difficile!
2 heures plus tard, il est temps de partir en excursion. Nous prenons un taxi. Direction le Singapore Botanic Gardens. C’est l’un des 3 seuls jardins botaniques au monde classés au patrimoine mondial de l’Unesco (et le seul jardin tropical). D’une superficie de 63,7 hectares en plein cœur de la ville, il abrite plus de 10 000 espèces de plantes et fleurs et reçoit chaque année plus de 4,5 millions de visiteurs. Il est ouvert de 5h à minuit et est en accès libre.
Fondé en 1859 par une association d’agro-horticulteurs, il allait jouer un rôle central dans l’expansion du commerce du caoutchouc de la région au début du 20è siècle. En effet, le premier directeur scientifique du jardin, le botaniste et géologue anglais Henry Nicholas Ridley, prit la tête des recherches sur la culture de l’hévéa, qui produit le latex utilisé pour être transformé en caoutchouc. En perfectionnant la technique d’extraction, encore en usage aujourd’hui, et en promouvant sa valeur économique auprès des planteurs de la région, la production est développée rapidement, permettant, à son apogée dans les années 1920, à la Malaisie de s’accaparer la moitié de la production mondiale.
Au sein du jardin botanique se trouve le National Orchid Garden, ouvert en 1995 sur la plus haute colline du jardin. A l’avant-garde des études sur les orchidées et un pionnier dans la culture des hybrides, il a une superficie de 3 hectares et on peut y accéder moyennant S$5 (3,25€). Aidé par un climat équatorial, il abrite la plus grande collection d’orchidées au monde, avec 60 000 plantes (issues de 1 200 espèces et 2 000 hybrides). Des chemins serpentent parmi les différentes parcelles, offrant aux yeux émerveillés une myriade de couleurs et de formes ! A ne surtout pas manquer, jugez vous-même :
De là, nous prenons le métro (MTR) à la station Botanic Gardens jusqu’à la station Little India (ligne bleue Downtown Line). C’est bien la première fois que nous voyons un métro aussi propre ! Il y est évidemment interdit de fumer, mais aussi de manger et boire (amende de S$500 – 470€). Et les gens sont plutôt civilisés, donc utilisent les poubelles ! Dans la cité-état, les lois sur le comportement social sont réputées très strictes. Le maintien de l’ordre est assuré par un corps de police dont la plus grande partie des membres est en civil. Et les lois concernent aussi bien les nationaux que les étrangers. De grosses contraventions sont infligées aux personnes qui jettent papiers et détritus (y compris mégots de cigarettes), et qui crachent ou urinent (S$1000 – 950€). Même la vente de chewing-gum est interdite (sauf usages médicaux ou dentaires), mais pas l’usage. Ainsi, certains disent que « tout ce qui est amusant est interdit à Singapour ! En tout cas, même si nous avons remarqué que ces règles ne sont pas toujours respectées à la lettre, il est très agréable de se promener dans une ville propre et nette, dont bien des villes de chez nous devraient s’inspirer ! Enfin, le taux de criminalité de Singapour figure parmi les plus bas de monde.
station de métro
Mais revenons à nos moutons ! Nous voici donc dans le quartier de Little India, l’un des rares ayant gardé son atmosphère pittoresque. Il existe depuis l’arrivée en 1819 de Sir Thomas Stamford Raffles, fondateur de la ville, accompagné d’assistants et de soldats indiens. Vers la fin du 19è siècle, d’autres immigrants indiens arrivèrent pour chercher du travail dans la construction et l’administration. Les rues et ruelles parfumées au jasmin et autres épices regorgent de restaurants et petites boutiques vendant bijoux, encens, saris, or, guirlandes de fleurs et spécialités culinaires indiennes.
Sur Serangoon Road, axe principal du quartier, on croise le très coloré temple hindou Sri Veeramakaliamman (1881, reconstruit dans les années 80, 2000 et dernièrement en 2014).
Visite incontournable du quartier, le Mustafa Centre. Institution singapourienne, épicentre de la communauté, c’est un centre commercial de 5 étages, ouvert 24/24 toute l’année, où l’on trouve simplement de tout (plus de 200 000 références !), à des prix très bas : pharmacie, mode, électronique, souvenirs, montres, produits du quotidien, nourriture, bureaux de change, agences de voyages... tout y est en quantités incroyables et l’agencement ne correspond pas du tout à ceux de nos supermarchés ! On peut trouver du dentifrice ou des vitamines dans 4 ou 5 coins différents ! Une vraie caverne d’Ali Baba ! Un lieu vraiment à voir, mais qui demande des heures et des heures pour visiter entièrement. Et à éviter le weekend car il est impossible de circuler dans les rayons étroits !
Quand nous sortons du Mustafa Centre, nous nous retrouvons sous la première averse tropicale de notre séjour ! Et quand je dis averse, je parle de celle du style à nous bloquer 1/2 heure sous le auvent d’une échoppe en attendant que ça passe !
Puis nous reprenons le métro jusqu’à la station Orchad (ligne rouge North South Line) pour redescendre Orchad Road en direction de l’est. Principale artère commerciale de la ville, d’une longueur de 2,2 kilomètres, est bordée de nombreux centres commerciaux et magasins gigantesques.
Nous faisons notre pause déjeuner au Odd One Out au 180 Orchad Road (à l’angle avec Emerald Hill Road), avec sa belle terrasse de bois et sa déco industrielle ! Ils y proposent des spécialités locales et occidentales, et le service y est très sympa.
Puis nous montons sur quelques centaines de mètres la rue Emeral Hill Road où nous sommes séduits par une enfilade de belles maisons mitoyennes à 1 étage aux façades colorées. Après recherches, nous apprenons que ces maisons, construites entre 1901 et 1925, sont de style baroque chinois, et servaient de résidence à la communauté Peranakan (riches descendants de migrants chinois). A deux pas de l’effervescence et de la modernité de Orchad Road, c’est un véritable havre de paix d’un autre temps !
Nous reprenons notre marche vers le sud-est, en direction du quartier de Chinatown. En route, nous traversons des quartiers modernes, d’autres plus coloniaux, quelquefois les 2 se mélangent ! Nous croisons notamment le magnifique bâtiment du National Museum et nous traversons la rivière Singapore au niveau de Clarke Quay (très calme à ce moment de la journée mais nous y reviendrons demain soir, et dans une autre ambiance !)
ci-dessous, le National Museum
ci-dessous, Clarke Quay
Je crois que quasiment toutes les grandes villes du monde ont leur Chinatown ! L’existence d’un quartier chinois peut sembler incongrue dans une ville où domine la population d’origine chinoise ! Cet ensemble d'étroites ruelles et de shophouses (boutique au rez-de-chaussée et habitation aux étages) correspond en fait au périmètre que Sir Stamford Raffles avait attribué aux immigrants chinois dans son plan d'urbanisme basé sur la séparation ethnique (1822). À moins de visiter le Chinatown Heritage Centre, difficile d'imaginer le passé sordide de ce quartier rénové, où fleurissent hôtels de charme, boutiques et restaurants à la mode.
Nous concentrons notre visite à un ensemble de 3 rues parallèles qui constituent le parcours touristique typique du quartier : d’abord Pagoda Street (piétonne de nos jours), construite en 1827, qui débute par le Sri Mariamman, un temple….hindou ! C’est le plus grand et plus ancien temple de la ville, construit également en 1827. En fait, c’est son gopura (tour qui marque l’entrée des temples hindous) en forme de pagode qui donnera son nom à la rue. A l’origine repaire des fumeurs d’opiums, Pagoda Street est maintenant une rue aux dizaines d’échoppes de souvenirs et de tailleurs.
Ensuite, Temple Street, qui date de la même époque, recèle de nombreux coffe-shops, hôtels de charme et KTV Lounges (bars karaoké dont les asiatiques sont friands).
Enfin, Smith Street, qui était à l’origine un haut lieu pour le commerce de bouche. De nos jours, la ville tente de recréer cette ambiance en en faisant un espace en partie couvert et fermé à la circulation, où tous les restaurants ont installé leurs tables à même la rue.
Pour finir la visite du quartier, nous tombons sur un temple au drôle de nom : Buddah Tooth Relic Temple and Museum, littéralement le temple et musée de la relique de la dent de Bouddha ! Il s’agit d’un temple qui renferme une relique dont il tient le nom et qui aurait été retrouvée en 1980 en Birmanie dans les ruines d’une stūpa en ruine (structure architecturale bouddhiste qui est à la fois une représentation de Bouddha et un monument commémorant sa mort). La relique se trouve au 4è étage de l’édifice. Comme nous ne savions pas sur le coup, nous ne sommes pas montés ! Mais l’édifice est de toute beauté. Il est construit dans le style architectural en vogue à l’époque de la dynastie Tang (618-907 après JC), mais il est tout récent puisque inauguré en 2007 ! Il ne faut pas hésiter à rentrer dans la cour, assister aux litanies des moines bouddhistes, et faire un don !
Puis nous retournons tranquillement vers notre hôtel, traversant le quartier d’affaire et ses gratte-ciels, jusqu’à Marina Bay.
Nous remontons l’esplanade qui fait face à notre hôtel, elle-même bordée d’hôtels de luxe et offrant une vue imprenable sur la marina. Nous arrivons au Merlion Park et sa célèbre statue, emblème de la ville. Statue à tête de lion et corps de poisson de 8,60 mètres de haut, elle a été crée en 1964 par un anglais à la demande de l’office du tourisme de Singapour. Le corps de poisson rappelle la ville quand elle n’était qu’un village de pêcheur sous le nom de Temasek (« ville de la mer » en javanais), tandis que la tête de lion représente Singapura (« ville du lion » ou Kota Singa en sanscrit). Celle que nous voyons est la statue originale, tandis qu’une réplique plus grande se trouve sur l’ile de Sentosa, où nous irons demain.
Après la pause photo obligatoire, nous traversons Espalanade Bridge pour rejoindre la Marina Promenade, au nord de la baie. Nous longeons l’étonnant Esplanade – Theatres on the Bay (salle de concert de 1 800 places et salle de théâtre de 2 000 places). Le long de cette promenade se trouvent de nombreux restaurants (nous repérons où nous dinerons ce soir !) et un amphithéâtre extérieur. Au bout, Marina Bay Seating Gallery, immenses gradins accueillant 30 000 personnes qui font face à une plateforme flottante (la plus grande du monde avec 10 000m2). Sur cette dernière, événements musicaux et sportifs ont lieu.
ci dessus, Esplanade Bridge
ci-dessus, Esplanade - Theatres on the Bay
Enfin, nous rejoignons l’hôtel par le Helix Bridge, pont piéton de verre et d’acier en forme de double hélice, représentant la structure de l’ADN. Le long de ce pont qui nous mène au pied de l’hôtel, 4 plateformes d’observation permettent une vue splendide sur la baie. Nous le reprendrons de nuit un peu plus tard.
Après ces heures de marche sous un ciel certes principalement voilé mais une température dépassant les 30°C, nous méritons un rafraichissement et un nouveau plongeon dans la piscine sur le Sands SkyPark !
C’est l’heure de diner ! Pour ça, nous retraversons le Helix Bridge tout de violet vêtu.
En longeant la Marina Promenade, nous avions repéré, dans une petite rue piétonne perpendiculaire, le Makansutra Gluttons Bay. C’est un « food court » à ciel ouvert d’une douzaine de stands qui propose toute la variété culinaire de Singapour : sate (brochettes), riz et légumes sautés, omelettes aux huitres, gâteaux de carottes frites etc. Les tables à placement libre sont disposées sur la rue et il ne faut pas se laisser décourager par la foule ! On commande d’abord à un (ou plusieurs) stand(s) (des plats sont exposés pour aider à choisir), on paye (bon marché) et on vous donne un disque qui s’allume quand les plats sont prêts. L’ambiance est très animée, la qualité des plats moyenne, mais c’est un endroit très couru de la ville ! A faire au moins une fois. Nous y croisons d’ailleurs une hôtesse et un steward d’Air France qui était sur notre vol et qui nous disent qu’ils y viennent à chaque fois qu’ils sont en escale ici.
ci-dessus, photo internet
ci-dessus, photo internet
De la Marina Promenade, nous assistons après diner au spectacle Wonder Full du Marina Bay Sands. C’est un show mêlant jets d’eau, sons et lasers d’une durée de 13 minutes, qui se joue 2 fois chaque soir (3 fois les vendredis et samedis). Quelques chiffres : 18 fontaines pouvant atteindre 20 mètres de haut, 3 énormes écrans d’eau (totalisant près de 2 000m2) et des dizaines de lasers et projecteurs illuminent notre hôtel et la baie toute entière. Honnêtement, je m’attendais à mieux (nous avions été subjugué par le spectacle Dubaï Fountain !). Le son n’était pas terrible et les fontaines trop lointaines ! Peut-être l’endroit où nous étions n’était pas le meilleur ? Nous y retournerons demain, mais de plus près.
Mais en attendant, il est l’heure de retrouver notre lit pour quelques heures de sommeil bienvenues !