OVATION OF THE SEAS jour 2 : jeudi 9 juin 2016 Paris – Singapour
Notre avion atterrit à l’aéroport de Singapore Changi à 15h40 heure locale (9h40 heure française). Et devinez par qui nous sommes accueillis dans le terminal des arrivées ? Par Francis et Guy-Philippe, qui ont débarqué le matin même de l’Ovation of the Seas et qui attendent leur avion retour vers Paris ! Après un café tous les 4, Pascal et moi prenons un taxi qui nous mène à notre hôtel.
c'est toujours un plaisir de retrouver ces 2 énergumènes!
Dès le trajet en taxi, on sent que cette ville va nous plaire : la route qui mène vers le centre est d’une propreté dont on a pas l’habitude et est entourée d’une végétation luxuriante, et le chauffeur est de suite très sympathique, curieux de savoir d’où nous venons et ce qu’on a prévu de faire pendant notre séjour ! Le temps est alors mitigé, avec des alternances de pluie et de soleil, et une température de 31°C. Mais avant d’arriver à notre hôtel « extraordinaire », laissez moi vous faire une petite présentation de Singapour.
notre hôtel se situe vers le sud, dans le quartier Marina Bay (photo internet)
Avant d’être une ville, Singapour est d’abord une cité-état d’Asie du Sud-Est, qui fait partie de la Péninsule Malaise. Sa superficie est de 719,1km2 et elle abrite un peu plus de 5 500 000 habitants (moins de 1 million en 1947). Après Monaco, Singapour a la densité de population la plus élevée au monde. La diversité ethnique de la population singapourienne est importante : les chinois composent 74,3 % de la population, les malais qui constituent le peuple autochtone représentent 13,3 % ; les indiens forment 9,1 % et le reste provenant de divers pays, notamment occidentaux (3,3 %). Elle comprend 64 îles, dont la principale est Pulau Ujong (584,8km2) sur laquelle se trouve la capitale qui nous intéresse. Cette île est très urbanisée, mais grâce à un climat équatorial tout au long de l’année, la végétation y est luxuriante, même en plein cœur de la ville. A tel point que Singapour est surnommée la « ville jardin » ! La monnaie est le dollar singapourien (S$ ou SGD), qui équivaut à 0,65€.
Les premières indications de l’ile principale remontent à 1365, alors que sous le nom de Temasek elle fait partie d’un ensemble de comptoirs formant un réseau commercial dont le royaume javanais de Majapahit est le centre (royaume s’étendant alors au centre et sur une partie de l’est de Java en Indonésie). Quelques années plus, un prince de Palembang (dans le sud de l’île indonésienne de Sumatra), fait main-basse sur l’ile et la renomme Singapura (« ville du lion » en sanscrit). Ce prince sera chassé par le Royaume d’Ayutthaya (actuelle Thaïlande). L’activité commerciale cesse alors et l’ile devient un repaire de pirates, quasiment vide d’habitants.
Vers 1685, elle entre dans le domaine colonial néerlandais (Indes néerlandaises), mais est plus ou moins laissée à l’abandon.
En 1810-1811, quand le royaume des Pays-Bas tombe sous domination napoléonienne, une partie de la région, dont Singapura, est occupée par la Grande-Bretagne. En 1817, elle passe (avec la Malaisie) officiellement sous contrôle britannique.
En 1819, le militaire et naturaliste britannique Sir Thomas Stamford Raffles rachète l’île pour faire face à une éventuelle domination commerciale des Pays-Bas (qui a récupéré une autre partie de la région). Ainsi, l’île de Singapour et plus particulièrement la ville de Singapour devinrent une base navale britannique d’importance, permettant de contrôler le passage à travers le Détroit de Malacca. Ce sont les débuts de la Singapour moderne. Durant le colonialisme britannique, l’immigration s’y développa. Ces derniers y firent venir des travailleurs chinois et indiens pour développer le commerce et travailler dans les plantations d’hévéas (c’est l'une des raisons pour laquelle Singapour est aujourd’hui composée d’autant de chinois). En 1867, Singapour est déclarée officiellement « colonie de la couronne ».
Mais la stratégie anglaise (appelée Stratégie de Singapour) qui consiste à protéger la région par des défenses uniquement orientées vers la mer, allait s’avérer être un échec durant la seconde guerre mondiale. En effet, le 15 février 1942, les japonais réussissent à prendre le contrôle de l’île, non pas par la mer, mais par les terres. Elle deviendra alors le théâtre d’effroyables massacres, dits « de Sook Ching ». On estime entre 20 000 et 100 000 le nombre de chinois de l’île qui furent tués en tant qu’«éléments anti-japonais». Les occupants y implantèrent aussi une unité de recherche bactériologique, dans laquelle des chercheurs nippons pratiquaient des expérimentations sur des cobayes humains ! Un camp de prisonniers de guerre, appelé « camp de Changi » fut construit à l’emplacement de l’actuel aéroport qui en porte le nom. Là, environs 87 000 militaires britanniques, américains, australiens et néerlandais furent internés.
Au terme du conflit, l’Empire britannique récupère Singapour le 5 septembre 1945. En 1959, les britanniques la dotent d’une constitution propre. Intégrée à la Fédération des États de la Malaisie en septembre 1963, elle sera le théâtre de violentes confrontations ethniques qui précipitent son retrait de la Malaisie pour trouver son indépendance le 9 août 1965. Dès lors, Singapour a su devenir, avec très peu de ressources naturelles et des problèmes socio-économiques importants – émeutes raciales, chômage massif, difficultés de logement et d'accès à l'eau –, l'un des pays les plus développés et les plus prospères du monde, en termes d'économie, d'éducation, de santé, de sécurité et d'urbanisme. Aujourd’hui plaque tournante commerciale et financière entre la zone Pacifique et l'Europe, la ville doit son essor à sa situation maritime exceptionnelle à l'extrémité est du Détroit de Malacca. C’est le deuxième port au monde (après Shanghai) en termes d'exportations et de trafic maritime et la quatrième place financière mondiale. La population singapourienne dispose d'un très haut niveau de vie et la cité-état est souvent surnommée « La Suisse d'Asie ». Présentant une stabilité politique remarquable, Singapour est considéré aujourd'hui comme une « démocratie autoritaire », avec la même famille au pouvoir depuis l'indépendance. La ville est donc considérée comme un pays pratiquant le libéralisme économique sans le libéralisme politique.
Pour la petite histoire, le mythique hôtel Raffles (1887) sera nommé en l’honneur de Sir Thomas Stamford Raffles, fondateur de la ville de Singapour. C’est dans le bar de cet hôtel que fut créé le célèbre cocktail Singapore Sling au début du 20è siècle.
En parlant d’hôtel justement, nous voici arrivés au notre, beaucoup plus récent que le Raffles, mais peut-être déjà tout aussi mythique ! Je veux bien sûr parler du Marina Bay Sands, dont vous avez sûrement entendu parler.
Je ne sais pas trop par où commencer tellement il y a à dire à son propos ! Commençons par la genèse de ce projet littéralement pharaonique ! Au début des années 2000, Singapour compte développer le tourisme pour soutenir sa croissance économique. Pour cela, en décembre 2004, la cité-état lance l’appel pour 2 énormes projets de resorts intégrés (mêlant hôtels, casinos, centres de conventions, musées, salles de spectacles, parcs à thème, boutiques de luxe et grands restaurants) pour transformer complètement deux sites : l’ile de Sentosa juste au large et Marina Bay (cœur historique au sud-est, maintenant quartier d’affaire). Les soumissionnaires seront évalués sur 4 critères : l’attrait touristique, la conception architecturale, l’investissement et la solidité du consortium et de ses partenaires.
Le projet de l’ile de Sentosa sera remporté par le conglomérat malaisien Genting (qui possède notamment la Star Cruises et 28% de la Norwegian Cruise Line). Il y ouvre en janvier 2010 le Resorts World Sentosa (qui comprend 1 500 chambres et les Studios Universal Singapore notamment), qui vise surtout une clientèle familiale.
Le site de Marina Bay est quant à lui remporté le 27 mai 2006 par le groupe américain de resorts et casinos Las Vegas Sands Corp, qui possède 11 établissements à Macau en Chine (temple mondial du jeux !) et bien sûr aux USA, surtout à Las Vegas (parmi les plus connus : The Palazzo et The Venetian). Le groupe propose un projet qui vise plus une clientèle d’affaire et prévoit un investissement de $3,85 milliards pour la construction, sans compter le coût du site (de 560 000m2) en lui-même, qui est de $1,2 milliards. Mais à cause de l’escalade des prix des matériaux (notamment du sable et de l’acier), et du manque de main d’œuvre due aux autres grands travaux dans le pays, le montant total sera finalement évalué à…$8 milliards, en faisant le resort le plus cher jamais construit jusqu’à présent !
L’architecte en charge du projet est l’israélien Moshe Safdie, établit à Montréal. Il s’est fait connaître mondialement dans les années 60 grâce à son ensemble atypique de logements Habitat 67 construit à Montréal dans le cadre de l’Expo 67 (exposition universelle).
Habitat 67 (photo internet)
Devant ouvrir en une seule fois en 2009, les plans seront contrecarrés par l’explosion des coûts et la crise financière mondiale. De ce fait, il sera ouvert en 3 phases selon l’avancée des travaux : le 27 avril 2010, 23 juin 2010 et enfin l’inauguration le 11 février 2011.
C’est bien beau tout ça, mais quid des caractéristiques qui font de cet hôtel, qui n’est ni le plus grand du monde ni le plus luxueux, un lieu unique en son genre ? Déjà, il est formé de 3 tours (1, 2 et 3 du sud au nord) de 190 mètres de haut et 55 étages. Elles comportent 2 561 chambres (totalisant 265 683m2, de la chambre simple à la suite de 630m2). Il emploie 10 000 personnes et en fait travailler 20 000 autres indirectement. Mais la prouesse architecturale et véritable signature identitaire du Marina Bay Sands est la plateforme qui relie ces 3 tours à près de 200 mètres de haut : le Sands SkyPark, au 57ème étage. D’une superficie de 10 000m2 (340 mètres de long sur 40 mètres de large au maximum), elle peut recevoir 3 900 personnes qui jouissent d’une vue spectaculaire à 360° sur les alentours. La plateforme se termine au niveau de la tour nord en porte-à-faux sur une longueur de 67 mètres (record mondial), c’est à dire que cette partie n’est pas soutenue et paraît en déséquilibre au-dessus du vide !
Sur Sands SkyPark, l’on trouve des restaurants, un night-club, des salons et bars, une piste de jogging, une plateforme d’observation, un jardin de 250 arbres et 650 plantes, des jacuzzis, des centaines de chaises-longues et…..la piscine à débordement la plus longue et la plus haute du monde ! Voyez : 146 mètres de long, 1 396m2, 1 424m3 d’eau, le tout à 191 mètres au-dessus du sol !Absolument incroyable vue de là ! La plupart des sites du Sands SkyPark sont accessibles à tous, mais la piscine est réservée aux clients de l’hôtel. Ca tombe bien, nous en sommes ! Mais un peu de patience pour les photos, car pour l’heure nous n’y avons pas encore mis les pieds !
Mais le Marina Bay Sands est beaucoup plus que ça encore ! Voyez donc :
plan de l'ensemble (photo internet)
* le mall The Shoppes at Marina Bay Sands : sur 93 000m2 et 4 niveaux, près de 300 boutiques et 60 restaurants,
* le centre de convention et d’expositions Sands Expo and Convention Center : 121 000m2 modulables, dont une salle de 8 000m2,
* un casino sur 4 niveaux sur 15 000m2, avec 1 000 tables de jeux et 1 600 machines à sous. Au plafond, un chandelier composé de 132 000 cristaux Swarowski et de 66 000 leds,
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* 2 théâtres totalisant 21 980m2 : le Grand Theatre de 2 155 places et le Sands Theatre de 1 680. Il s’y joue des spectacles, concerts, et comédie musicales style Brodway,
photo internet
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* une patinoire de 600m2,
* le Event Plaza : esplanade extérieure de 5 000m2 devant la marina, où peuvent se réunir jusqu’à 10 000 personnes pour une variété de spectacles, dont le Wonder Full auquel nous assisteront par 2 fois au cours de notre séjour,
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vue de la marina depuis Event Plaza
* le ArtScience Museum : premier musée au monde mêlant arts et sciences, il a la forme d’une fleur de lotus et mesure 80 mètres de diamètre, 62 de haut et 11 en sous-sol. Il a une superficie de 19 000m2 dont 6 000 en 21 galeries d’exposition. Justement, sa forme si particulière sert aussi à canaliser l’eau de pluie qui est ensuite recyclée pour les toilettes. En plus de proposer ses propres collections, il propose les œuvres d’autres musées du monde entier. Justement quand nous y étions, une grande exposition était proposée sur l’art et la science des créations Van Cleef & Arpel’s. Malheureusement, nous n’avons pas eu le temps de la visiter.
* 2 Crystal Pavilions (5 900m2), structures de verre qui semblent émerger de la marina. L’un accueille un magasin Louis Vuitton (le plus grand du monde après celui de Paris) et l’autre reçoit 2 night-clubs selects, Avalon et Pangaea. Vous découvrirez tous ces trésors au fur et à mesure de nos pérégrinations !
photo internet
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Mais revenons à notre périple ! Nous voilà donc arrivés en taxi devant l’hôtel au niveau de la tour 1. A peine sortis, nos bagages sont récupérés et seront directement acheminés à notre chambre le temps que nous fassions les formalités d’arrivée. Quand nous passons les portes de l’hôtel, le mot qui sort spontanément de nos bouches est ….whaou !!! Le spectacle est impressionnant : un hall de plusieurs dizaines de mètres de hauteur relie les 3 tours sur pas loin de 300 mètres de longueur ! Et ça grouille de gens dans tous les sens, des centaines de clients et d’employés vont et viennent. On se sentirai presque comme de toutes petites fourmis !
Nous sommes accueillis avec une serviette rafraichissante et dirigés vers un comptoir de réception au niveau de la tour 2, ce qui fait déjà une sacrée distance ! Après les formalités, et munis de nos cartes de chambres, nous revenons au pied de la tour 1 et prenons l’ascenseur jusqu’au 15ème étage, à la découverte de notre chambre Deluxe n°1585.
Un groom nous y attend (nos bagages aussi) et nous fait la visite. Et nous ne sommes pas déçus : 40m2, un lit extra large, méridienne, mini bar, grand écran, très belle salle de bain, peignoirs et chaussons, grands rangements, bref tout le confort d’un hôtel de cette classe !
Mais divine surprise dont on ne se doutait pas : une terrasse bordée de bougainvilliers avec une magnifique vue sur Gardens by the Bay (voir plus loin), la mer en fond et…. l’Ovation of the Seas qui partira ce soir pour sa petite croisière de 3 nuits vers Keelung avant de revenir nous accueillir à son bord! On se dit alors que ce voyage commence plutôt bien !
Gardens by the Bay
Mais hop, pas de perte de temps ! Avant même de défaire tous nos bagages (on prend juste ce dont on a besoin), nous nous rendons à la fameuse piscine, car c’est bien ce lieu extraordinaire qui nous a décidé à choisir cet hôtel ! Mais de notre étage, pas d’accès direct. Nous devons prendre un premier ascenseur pour monter quelques étages avant d’en reprendre un autre jusqu’au 57ème étage. Nos cartes de chambre doivent être passées dans une machine qui ouvre ses portes sur « the place to be » ! On prend des serviettes mises à disposition et maintenant, le plus dur est de choisir l’emplacement de nos transats….sur les différentes terrasses qui bordent les 146 mètres de bassin ou sous les palmiers ! Nous allons faire trempette dans cette eau qui doit avoisiner les 30°C, devant un panorama certes très urbanisé, mais quand même fabuleux ! Le soleil s’étant couché, la ville brille de mille feux ! L’activité principale dans cette piscine est de se prendre en selfie avec la forêt de gratte-ciels en arrière-plan, alors on fait pareil, mais pas trop !
voilà donc ce que donne cette fameuse piscine vue d'en haut ! (photo internet)
Après un petit moment à profiter du spectacle, il est temps d’aller ranger nos affaires et de chercher de quoi nous restaurer. Nous descendons dans le mall The Shoppes. Gigantesque ! Ça nous rappelle la démesure de ceux de Dubaï que nous avons visité en mai 2014. Nous déambulons jusqu’à nous retrouver sur The Event, la promenade extérieure. Nous jetons notre dévolu sur le Bazin Bistro & Bar qui propose des snacks, salades, pizzas et autres plats. Et notre table à la belle étoile nous offre la même vue que depuis la piscine, mais 200 mètres plus bas !
photo internet
Il est 23h30 quand nous retournons dans notre chambre pour notre première nuit dans l’immense lit. Le voyage a été long et demain nous débutons un programme soutenu de visites !