Quand nous nous levons à 6h15, le navire a remonté le fleuve et arrive au terminal conteneur de Phù My, sous un ciel nuageux. Phù My n’a rien de touristique, c’est une ville portuaire tournée vers le commerce. Mais c’est la porte d’entrée maritime pour se rendre à Hô-Chi-Minh-Ville, ou anciennement Saïgon, située à 130km de là.
Mais pour le moment, direction le Cafe@Two70° pour le p’tit-déj ! Situé à l’arrière du pont 5, c’est le snack-bar et café qui dessert la salle de spectacle du même nom que je vous ferai découvrir plus tard. Le matin, il offre certes beaucoup moins de choix qu’au Windjammer Marketplace, mais c’est beaucoup plus tranquille. Au déjeuner et diner, on y trouve sandwichs, salades, wraps, etc.
Sur le Cruise Planner, nous avions réservé l’excursion « Colonial Saigon », qui allait nous montrer le riche passé colonial de la ville. Nous nous rendons pont 3, au Royal Theatre (voir plus loin), où sont indiqués les numéros de cars suivant toutes les excursions proposées. Après le passage à la sécurité du navire au pont 2, puis à la douane, nous montons dans notre car qui démarre à 8h15. Durant le trajet, un guide anglophone nous raconte l’histoire de la ville.
Métropole du sud du pays de 8 250 000 habitants et d’une superficie de 2 090km2, c’est la plus grande ville du pays mais aussi son poumon économique, devant la capitale Hanoi située au nord.
Son histoire est plutôt complexe car intimement liée à la colonisation et aux différentes guerres qui se sont succédées sur le territoire. Alors je vais essayer de faire succinct mais compréhensible !
Elle n'était à l'origine qu'un village de pêcheurs khmer (sous le nom de Prey Nokor – ville de la forêt). Au 17è siècle, à l’arrivée des Viêts (groupe ethnique originaire de la partie nord de ce qui constitue l’actuel Vietnam et du sud de la Chine), la ville prend le nom usuel de Sài Gòn, du nom de la rivière éponyme qui traverse la ville.
Pendant la colonisation française (1862-1954), son nom est francisé et elle fut d'abord la capitale de la Cochinchine, puis celle de l'Indochine française de 1887 à 1902, quand la capitale est déplacée à Hanoi.
Pendant le premier semestre 1945, l’Empire du Japon prend le contrôle total de l’Indochine française. Mais le reddition du Japon peu après va laisser place à une situation chaotique dont va profiter le Viêt Minh (organisation politique et paramilitaire créée en 1941 par le communiste vietnamien Hô Chi Minh) pour conquérir l’indépendance de la partie nord du pays qui devient la République Démocratique du Vietnam. A ce moment, Saigon redevient la capitale de ce qui reste de la colonie française.
Le gouvernement français envoie alors un corps expéditionnaire pour reprendre le contrôle du nord. Mais la situation se mue vite en guerre ouverte entre français, soutenus par les américains, et forces du Viet Minh, soutenus par la Chine et l’URSS. C’est la Guerre d’Indochine, qui perdurera de décembre 1946 à juillet 1954, et fera 600 000 morts. La défaite française (troupes exténuées par la résistance adverse, combats impopulaires en métropole et la célèbre défaite de Dien Bien Phu au nord du pays) allait, par les Accords de Genève, conduire à la scission du territoire en 2 parties aux idéologies opposées : au nord, la République Démocratique (capitale Hanoi), communiste, et le centre et le sud sous administration française sous le nom de État du Vietnam (capitale Saigon). Des élections sont prévues en 1956 pour réunifier le pays. L’État du Vietnam est, sous la colonisation française, dirigée par un empereur.
Mais en 1955, un coup d’état est organisé dans le sud par le premier ministre Ngô Dinh Diêm qui n’accepte pas de collaborer avec le régime du nord. Il renverse l’empereur et, après un référendum demandant l’opinion du peuple du sud-vietnamien, promulgue la République du Vietnam, soutenu d’abord financièrement puis militairement par les américains. Ngô Dinh Diêm en devient président de la république. La France quitte le sud, et commence alors en avril 1955 la guerre du Vietnam. Durant le conflit, Saigon devient le siège du commandement américain. Jusqu’en avril 1975, les effroyables batailles et massacres feront plusieurs millions de morts des 2 côtés (civils et militaires). La guerre est gagnée par le régime communiste. Réunifiée, le pays est renommé République Socialiste du Vietnam en 1976. Hanoi en est la capitale, et Saigon devient Hô-Chi-Minh-Ville en l’honneur du fondateur du parti communiste vietnamien (mort en septembre 1969). S’ensuit alors une répression sans précédent (avec camps de rééducation, privation de liberté et exécutions) du nouveau gouvernement envers les vietnamiens du sud et, à terme, les déçus du communisme. Dès lors, des millions de citoyens quittent le pays comme ils peuvent, certains à bord d’embarcations de fortunes, les fameux boat-people ! Près de 250 000 d’entre eux périront en mer !
À partir de la seconde moitié des années 80, après le décès du dernier dirigeant conservateur, le Vietnam entame sa mue économique, s’affirmant petit à petit comme un pays émergent dynamique.
De tous ces évènements, la ville a gardé de nombreuses traces, dont nous allons en découvrir une partie aujourd’hui.
Quand nous arrivons aux abords de la ville, on se rend compte du dynamisme de la ville. C’est un immense chantier : autoroutes, métro et quartiers entiers sortent de terre. Et même si les voitures ont trouvé leurs places sur les routes, les 2 roues ont encore la part belle ! On croise de splendides bâtiments d’habitation de style pagode, le Vietnam ayant été une possession chinoise pendant environ un millénaire, mais à une période fort fort lointaine !
Nous débutons notre excursion par la pagode de l’Empereur de Jade. Même si 80% de la population ne souscrit à aucune religion (comme tous les pays communistes, le Vietnam mène une politique d’athéisme d’État), les religions majoritaires sont le bouddhisme, la taoïsme et le confucianisme (les 3 piliers de la pensée chinoise), héritées de l’ère chinoise.
L’un des 5 sanctuaires les plus importants de la ville, la pagode est construite en 1909. Elle est dédiée à l’empereur Ngoc Hoang, illustre personnage du taoïsme. Il décide de qui peut entrer dans le royaume supérieur. Ceux qui ne réussissent pas à passer cette porte se retrouvent avec le redoutable dieu de l’enfer qui enverra les pêcheurs dans l’un des 10 niveaux de l’enfer. La vie dans le purgatoire est superbement représentée par des gravures sur bois de grandes dimensions. D’autres salles sont consacrées à d’autres divinités, telles la déesse de la fertilité Kim Hua ou celle de la miséricorde Kuan Yin.
De nombreux vietnamiens viennent y prier, faisant bruler de l’encens et donnant des offrandes aux divinités. Avec les fidèles et touristes qui vont et qui viennent dans les passagers étroits, sombres et saturés de fumée d’encens, la visite tient un peu du parcours du combattant ! Mais on n’oublie pas que nous ne sommes là qu’en touristes, alors on essaie de se faire discret !
Le lieu est aussi connu pour abriter un grand bassin à tortues, et les nourrir fait partie du rituel du temple.
Ensuite, on reprend le car, direction le jardin botanique et zoologique de la ville. Décidé par l’amiral-gouverneur français en Indochine en 1863 et ouvert en 1869 sur un terrain de 12 hectares, il offre l’un des plus grands espaces verts du centre-ville.
Le jardin botanique est constitué de 1 800 arbres (dont certains de plus de 100 ans) et plantes de 160 espèces différentes. Orchidées (20 espèces), cactus (32 espèces), bonsaïs (34 espèces) et arbres ornementaux font la réputation des lieux. Il possède aussi un parc de jeux pour enfants et c’est une destination très appréciée de la population qui aime se détendre dans cet environnement ombragé et verdoyant.
Aujourd’hui, quoique quelque peu délabré, le zoo héberge encore environ 600 animaux de 125 espèces et il est classé 8è plus vieux zoo du monde. Les ours un peu rachitiques font peine à voir, quémandant de la nourriture aux visiteurs !
Puis nous reprenons le car à destination du Musée de Hô-Chi-Minh-Ville. De style néoclassique, il fut construit entre 1885 et 1890 par un architecte français dans le but premier d’abriter le Musée du Commerce exposant des produits de Cochinchine. Mais il devient vite la résidence des gouverneurs de Cochinchine. Par la suite, il suit l’évolution historique du pays. Quand le Japon prend le contrôle de l’Indochine française en 1945, il sert de palais au gouverneur japonais Yoshio Minoda. Puis il deviendra le siège du président de la République du Vietnam, Ngô Dinh Diêm. Ses successeurs y travailleront aussi jusqu’à la reconstruction du Palais de la Réunification en 1966. Puis de 1966 à 1975, il abritera la Court Suprême de la République du Vietnam. Enfin, après la réunification du pays en avril 1975, il est transformé en musée révolutionnaire, servant la propagande du régime communiste. En 1999, il devient le Musée de la Hô-Chi-Minh-Ville.
Les presque 46 000 objets exposés retracent l’histoire de la ville à travers les découvertes archéologiques, des céramiques, anciens plans de la ville ainsi que des vêtements traditionnels. Des salles sont également consacrées au développement économique de la ville et aux guerres que le pays a connues. Une riche collection de monnaies vietnamienne est également exposée.
Puis l’heure de déjeuner arrive ! Notre guide a réservé pour notre groupe d’une quarantaine de personnes tout le premier étage du Nam Phan, un superbe restaurant, aussi bien de l’extérieur qu’à l’intérieur. Pour nous, un buffet de mets typiquement vietnamiens : soupe de poulet (Pho ga), plats à base de viande de porc, bœuf et poulet rehaussés d’épices du pays, fruits de mer, etc. Pour finir, différents fruits exotiques et la soupe sucrée de haricots noirs aux graines de lotus (chè đỗ đen hạt sen) ! Le tout arrosé d’une bonne bière du pays !
Nous reprenons ensuite notre périple dans la ville. Direction le Palais de la Réunification. Le bâtiment aujourd’hui en place n’est pas celui d’origine, car il a connu les affres de l’histoire du pays. Le palais d’origine fut construit entre 1868 et 1873 par les français pour le roi Norodom Ier, premier monarque du protectorat français du Cambodge. Il est alors appelé Palais de Norodom. Il sera ensuite utilisé comme bureau du gouverneur de la Cochinchine, puis par le gouverneur-général de l’Indochine française. En mars 1945, les japonais envahissent le Vietnam et le palais devient le quartier général des forces japonaises. En septembre de cette même année, le Japon se rend et l’édifice redevient le siège de l’administration coloniale française. En 1954, après les accords de Genève qui marquent la fin de la guerre d’Indochine, la France transmet le palais au premier ministre Ngô Dinh Diêm qui, l’année suivante, renverse l’empereur alors chef d’État, et devient président de la République du Sud Vietnam. Le bâtiment sert alors de palais présidentiel sous le nom de Palais de l’Indépendance.
palais d'origine
Le 27 février 1962, peu après 7h du matin, le palais présidentiel est bombardé par 2 avions de chasse pilotés par 2 lieutenants de l’armée de l’air sud-vietnamienne, avec l’objectif d’assassiner le président Diêm et de mettre fin à sa politique extrêmement impopulaire. Mais l’attentat est un échec et le palais en ressort lourdement endommagé. Diêm donne l’ordre de le faire démolir et de construire à la place l’édifice que l’on peut voir aujourd’hui. Le président Diêm, assassiné lors d’un coup d’état en 1963, ne verra pas la fin des travaux.
Le nouveau palais est achevé en 1966 et resta résidence présidentielle jusqu’au 30 avril 1975, date qui marque la chute de la République du Vietnam et la fin de la guerre du Vietnam. Ce jour-là, les chars de l’armée communiste nord-vietnamienne convergent vers le bâtiment et l’un d’eux enfonce alors les grilles du palais, puis un soldat en sort et court hisser le drapeau vietcong au balcon du 4è étage tandis que le général Dương Văn Minh, nommé 48h auparavant président du Sud-Vietnam, est arrêté. Dès lors, l’édifice devient Palais de la Réunification et sera reconverti en site historique et musée.
le 30 avril 1975
À l’intérieur, on peut voir différentes salles : la salle des banquets, la salle du conseil des ministres et la salle des cérémonies. En sous-sol, un bunker de 73 mètres de long et 23 de large, capable de résister à des bombes allant jusqu’à 2 000kg, abrite un poste de commandement, de communication et la chambre du président.
ci-dessus, la salle des banquets
ci-dessus, la salle du conseil des ministres
ci-dessus, la salle de cérémonie
ci-dessus, le poste de commandement dans le bunker
ci-dessus, la chambre du Président dans le bunker
Puis nous reprenons la visite du passé français de la ville. D’abord la cathédrale Notre-Dame de Saigon, dont nous ne verrons malheureusement que l’extérieur. Construite de 1877 à 1880 sur le modèle de Notre-Dame de Paris mais de dimensions très inférieures, elle est faite de briques rouges importées de Marseille. L’objectif de sa construction était double : offrir aux missions coloniales un lieu de culte, mais aussi montrer aux vietnamiens la force, par l’architecture, de la civilisation française.
Pour la petite histoire, dans la nuit du 29 au 30 octobre 2005, des trainées de larmes apparaissent sur la joue droite de la statue de la Vierge, face à la cathédrale. La nouvelle se répandant très vite, plusieurs milliers de personnes, ferventes ou juste curieuses, se pressent aux pieds de la statue, obligeant la police à stopper la circulation des rues débouchant sur la place ! Alors, phénomène météorologique, souvenir d’un oiseau ou manifestation divine ? Le mystère reste entier ! En tout cas, 11 ans après, il n’y a plus aucune trainée de larmes sur sa joue ! https://www.youtube.com/watch?v=k9XbYj17qBo
En face de la cathédrale, un autre vestige de l’époque coloniale, très connu aussi, je veux parler de la Poste Centrale de Saigon. Bâtiment abritant le bureau de poste principal du centre-ville, il a été construit entre 1886 et 1891 par l’administration des Postes françaises. Son rôle au début de la colonisation fut important : le télégraphe joue en effet un rôle déterminant dans la transmission des ordres militaires et la coordination des opérations. Imposant édifice d’un très beau jaune, il est particulièrement intéressant pour son architecture intérieure. En effet, c’est Gustave Eiffel qui conçut la charpente métallique qui soutient une immense verrière, et les longs comptoirs de bois de part et d’autre font davantage penser à une gare qu’à une poste. Deux grandes cartes ont été peintes de chaque côté de l’entrée : l’une représentant Saigon et ses environs en 1892 et l’autre le réseau téléphonique de la Cochinchine en 1936. Au fond, un immense portrait de Hô Chi Minh, qui donna son nouveau nom à la ville. Au sol, de superbes mosaïques. La poste est évidemment toujours en activité, et l’on y trouve même des boutiques de souvenirs, un écrivain public et un traducteur (anglais et français).
Puis nous nous dirigeons à pied vers l’Hôtel de Ville, très bel édifice de style néo-Renaissance construit par un architecte français de 1902 à 1908 au centre de la ville. Aujourd’hui, il est illuminé par les services d’éclairage de la ville de Lyon, spécialistes en ce domaine (elle est d’ailleurs responsable de l’éclairage d’autres bâtiments de la ville, tels l’opéra, la poste centrale et bientôt le musée des beaux-arts !).
ci-dessus, photo internet
Nos pas nous mènent ensuite face à l’Opéra, construit en 1900 et inspiré par le Petit Palais à Paris, construit la même année. D’une capacité de 800 places, il a la réputation d’avoir une acoustique et un éclairage parfaits. Pendant la guerre du Vietnam, il sera le siège du parlement de la République du Vietnam.
L’opéra se trouve dans le quartier d’affaires de la ville, avec boutiques de luxe, grands hôtels et buildings modernes. On passe notamment devant l’hôtel Continental, construit par les français en 1880. Il est aujourd’hui célèbre pour avoir abrité pendant les guerres d’Indochine et du Vietnam les correspondants de presse, journalistes, politiciens et hommes d’affaires. De grands magazines de presse comme Time ou Newsweek avaient leurs bureaux au second étage !
ci-dessus, l'hôtel Continental
Après un arrêt shopping (on trouve du très bel artisanat et autres souvenirs, mais il ne faut pas hésiter à négocier !) nous voilà reparti en car pour nous rendre chez Minh Phuong, l’une des plus célèbres fabriques d’objets en laque de la ville. Apparue en Chine il y a plus de 3 000 ans, la laque est issue de l’extraction du latex de divers arbustes. Crémeuse, elle se solidifie à l’air et forme en séchant un revêtement solide, résistant aux intempéries et microorganismes. Elle constitue une protection idéale pour le bois et le bambou, augmentant ainsi leur longévité et leur esthétique. Selon la qualité, la laque servira à fabriquer des vernis, peintures, adhésifs, rendre étanche des récipients, mais aussi de véritables objets d’arts, comme nous voyons dans la boutique de la fabrique. En art et décoration, la conception d’un objet en laque nécessite de nombreuses étapes : vérification du bois brut, application d’un mélange de coton, de résine et de poudre de terre, applications successives de couches de différents mélanges à base de laque (après filtrage, purification et coloration), de sciure de bois, de terre, et pierre et/ou de craies concassées, et enfin polissage. Le temps de fabrication d’un objet est long car il nécessite un séchage à l’air ambiant entre chaque couche et qu’il faut compter jusqu’à 7 couches pour une belle laque. Tout ça explique le prix plutôt (très) élevé des laques.
Dans l’usine, nous voyons les artisans travailler aux différentes étapes puis avons accès à la boutique qui expose des milliers d’objets aux magnifiques couleurs vives : pièces de mobilier, tableaux, vases, paravents, boites, plateaux, etc. Nous sommes même accueillis par un (très) vieux vendeur vietnamien qui parle la langue de Molière, sûrement l’un des derniers ayant connu le passé colonial français du pays ! Evidemment, on ne ressort pas les mains vides, il y a tant de choses tentantes !
À 15h30, après ces quelques heures dans cette ville fourmillante et changeante mais avec de très beaux restes d’un passé riche en événements, il est temps pour nous de prendre le chemin du retour vers le navire. Nous sommes à bord à 16h45, et juste à temps ! En effet, peu après avoir embarqués, une pluie diluvienne, comme rarement vue, se met à tomber. Mais nous trouvons abri au Solarium, barbotant dans un bassin et protégés par la verrière qui produit un son assourdissant tant la pluie tombe fort !
Puis nous décidons d’aller découvrir un endroit pas encore exploré, aux ponts 15 et 16, le SeaPlex. Unique dans l’industrie, c’est le plus grand complexe multi-activités d’intérieure en mer. Sur le pont 15, il comprend un terrain de sports aux dimensions réglementaires pour jouer au basket, volley et tennis. Mais ce qui fait vraiment une innovation, proposée pour la première fois par la classe Quantum, c’est que ce terrain accueille aussi la première piste d’auto-tamponneuses ! Eh oui, à certaines heures (indiquées dans le Cruise Compass), des protections sont installées tout autour du terrain, et jusqu’à 30 auto-tamponneuses, qui sont entreposées tout autour de la piste, sont disposées pour le plus grand bonheur des petits et des grands ! Elles atteignent 8km/h. Bien sûr, nous y viendrons pour ça un peu plus tard ! Mais ce n’est pas tout ! Il reçoit aussi la Circus School pour des cours de cirque (notamment de trapèze) et on peut y prendre aussi des cours de danse. Et le soir, le terrain devient une piste de roller et discothèque avec la cabine du DJ qui vole au-dessus de la piste.
Juste à côté, on trouve le SeaPlex Dog House, un food-truck qui propose hot-dogs, saucisses, frites, salades de pomme de terre et condiments. Le food-truck dépasse même sur le pont extérieur !
Sur la mezzanine pont 16, surplombant la piste, on y trouve des SeaPods, des alcôves avec consoles Xbox pour jouer en réseau, tables de air hockey (palets sur coussin d’air), des baby-foot et tables de ping pong, tous en accès libre. Nous en faisons d’ailleurs une partie à ce moment. Puis nous allons prendre un café au bar du Windjammer Marketplace.
À 18h30, alors que la nuit est tombée et que le déluge a cessé, le navire lève l’ancre. Destination Hong Kong, à 1 500km de là. Mais avant d’y arriver, 2 journées entières de pleine mer, de quoi bien profiter des installations du navire !
Il est temps de se préparer pour la soirée. Pour l’apéritif, direction un autre lieu innovant, proposé pour la première fois par la classe Quantum. Il s’agit du Bionic Bar, qui se trouve sur la mezzanine de la Royal Esplanade au pont 5. Le barman est remplacé par 2 bras robotisés qui tiennent un shaker. On choisit le cocktail voulu sur des tablettes de style Ipad : soit un cocktail déjà pré-enregistré, soit une création entièrement personnalisée grâce à une liste de 30 alcools, 8 sodas, 6 jus de fruits et 3 sirops, plus du sucre, citrons jaunes, citrons verts et feuilles de menthe. Les possibilités sont quasi infinies ! Un fois la commande validée grâce à nos cartes de cabines (qui font aussi office de moyen de paiement à bord), les 2 bras se mettent en mouvement, allant chercher les alcools dont les bouteilles sont suspendues au plafond et les autres ingrédients. Une fois mélangé, le cocktail est versé dans un verre en plastique et livré par l’un des 6 tapis roulants. Il est possible de suivre les différentes étapes de la préparation sur un écran. Chaque bras peut préparer 2 cocktails par minute ! C’est franchement sympa et un vrai spectacle en soi ! Une DJ très sympa se trouve juste à côté. Un lien vers une vidéo qui permet de se rendre bien compte : https://www.youtube.com/watch?v=jRv8tf6S8Zw.
Juste à côté du Bionic Bar se trouve le bureau des excursions, où ceux qui n'ont pas prévu à l'avance peuvent réserver leurs visites, face à un conseiller ou bien sur tablette.
À 21h30, direction The Via sur le même pont. Nous y accédons depuis la mezzanine de la Royal Esplanade par un superbe passage aux parois de métal irisé qui s’habillent de couleurs changeantes suivant l’heure de la journée !
The Via est une très jolie rotonde ovale ornée en son milieu de la magnifique composition The Red Threat (le fil rouge), par l’artiste chinois Bieli Liu. Des centaines de petits disques rouges sont suspendus du plafond et sont liés par des fils, formant un ensemble dynamique qui répond aux courants d’air et mouvements du navire. Selon la croyance populaire chinoise, les âmes sœurs destinées à se rencontrer sont liées d’un fil rouge invisible placé entre elles par une divinité. L’œuvre est de plus bel effet et semble démultipliée par le miroir qui en forme la base ! Autour, de confortables fauteuils permettent d’apprécier la sérénité des lieux, qui changent de couleurs suivant le moment de la journée.
The Via est aussi l’endroit où l’on trouve les 2 boutiques les plus luxueuses du navire, Omega et Cartier (les 2 marques ont ouvert leurs premières boutiques en mer sur les navires de la classe Quantum).
S’y trouve aussi Vintages, un bar à vin à l’ambiance chaleureuse qui a même sa petite terrasse sur The Via. On y propose du vin au verre, soit servi à table soit par des distributeurs. Y sont organisés également des cours d’œnologie.
Mais si nous sommes venus ici ce soir, c’est pour dîner. C’est là que se trouve le restaurant que nous avons réservé, et qui fait partie de notre forfait. Il s’agit du Jamie’s Italian. Vous connaissez sûrement Jamie Oliver, chef de cuisine anglais de 41 ans, célèbre pour animer une émission culinaire en Angleterre et pour ses livres de cuisine. Et bien depuis 2014, la RCI et le cuisinier ont formé un partenariat lui permettant d’ouvrir des restaurants à bord des navires de la compagnie. Comme son nom l’indique, c’est une trattoria italienne de 132 places, avec une terrasse intérieur sur The Via, mais aussi une terrasse extérieure sur la promenade (mais nous ne l’avons jamais vue ouverte aux clients !). Dans une ambiance décontractée, on y déguste des spécialités classiques, simples mais de grande qualité, et toujours avec l’esprit de convivialité dont le chef a fait sa marque de fabrique. C’est notamment la raison pour laquelle de nombreuses entrées (tels les antipastis) et desserts sont servis sur planche pour être facilement partagées entre les convives. On y trouve aussi une partie boutique où l’on peut acheter huiles d’olives, condiments et livres de Jamie Oliver.
Pascal et notre super serveuse chinoise !
Après avoir tiré le manche de quelques bandits-manchots au Casino Royale, direction le confort de notre grand lit. La journée a été bien remplie et heureusement demain, pas de réveil car pas d’escale !