NORWEGIAN EPIC jour 5 : jeudi 9 juin 2011 Naples
JP et Laurent sont déjà levés quand l’Epic arrive à Naples à 6 heures, et assistent à l’arrivée du Liberty of the Seas (qui s’amarre juste à côté de nous) et du très beau Noordam (2006) de la Holland America Line. Le Grand Holiday est encore là aussi !
Noordam
Notre navire est amarré à la gare maritime inaugurée en 1936 qui a vu les plus beaux paquebots italiens, ainsi que des centaines de milliers d’italiens émigrant vers le Nouveau Monde. A l’intérieur, d’immenses espaces et un escalier monumental rappellent les volumes de certains salons ou salles à manger que l’on pouvait trouver sur les plus grands transatlantiques de l’époque. Nous avions accosté au même endroit lors de nos deux premières escales ici.
A 9h40, nous débarquons pour aller visiter les vestiges de Pompéi. Pour cela, il faut se rendre à la gare de Napoli Porta Nolana située à quelques stations de tramway du port. Sauf que l’horaire de passage du prochain tramway indiqué sur un écran augmentait régulièrement et très vite. Ce qui aurait dû être une attente de 5 minutes est passée à 15, puis 20….Notre patience ayant des limites, nous décidons de nous rendre à la gare à pied. Même si ça a fait un bon bout de chemin, je pense qu’on a mis moins de temps que si nous avions attendu le tram ! Après un trajet de 50 minutes, le train nous dépose à la station de Pompei-Scavi, à proximité immédiate du site historique. Nos amis ne connaissent pas les lieux, mais Pascal et moi y avions déjà été lors de notre première croisière en septembre 2002.
La ville de Pompéi fut fondée vers le 7è siècle avant JC sur une route commerciale importante. Elle est entourée de terres fertiles et favorisée par un emplacement géographique enviable, ce qui lui permettra de prospérer. Elle subira tour à tour l’influence grecque puis romaine, chacune de ces civilisations apportant ses techniques architecturales, artistiques et y laissant son empreinte. Mais un beau jour de 79 après JC (la date exacte suscite encore des débats), le ciel s’assombrit. Le Vésuve entre en éruption et déverse sur la ville des milliers de tonnes de cendres principalement. Cendres qui figeront à jamais hommes, femmes, enfants et animaux dans leurs tentatives désespérées pour fuir la mort. Les archéologues estiment entre 15 000 et 20 000 le nombre de morts liés à l’éruption.
deux vues du Vésuve
La ville enfouie tombera dans l’oubli pendant plus de 1500 ans !!! Ce n’est que lors des travaux de creusement d’un canal entre 1594 et 1600 que les premiers vestiges sont mis au jour. Mais il faudra attendre encore un siècle et demi pour voir de vraies fouilles entreprises. Fouilles qui seront facilitées du fait que la cendre est beaucoup plus facile à extraire que la lave solidifiée.
Mais cette couche de cendres, atteignant 20 mètres par endroits, a permis une excellente conservation des constructions et a protégé le lieu des pillages. Aujourd’hui, quand on se promène dans les rues pavées, on peut voir que les trottoirs et les égouts existaient déjà. Des passages piétons surélevés permettaient de traverser les rues sans avoir les pieds trempés en cas de fortes pluies. On visite de riches demeures avec jardins et fontaines, et dont les fresques gardent encore quelques couleurs d’origine. On peut admirer de très belles mosaïques et sculptures. Une boulangerie complète a été conservée, avec meules, comptoirs de pétrissage et four de cuisson, avec 81 pains carbonisés.
ancêtre du McDo! c'est là que les passants se restauraient sur le pouce!
une boulangerie
une fresque dans une maison close
l'amphithéâtre de l'extérieur et de l'intérieur (12 000 places, cdonstruit en 80 avant JC, le plus ancien du monde romain jamais découvert))
Le Forum, centre religieux, politique et économique de la cité, est une immense place de près de 5 500m². Difficile d’imaginer comment il était avant la tragédie, entouré de colonnes, statues, galeries, temples monumentaux….
le temple d'Apollon
la basilique
Mais le plus émouvant dans ces lieux reste les moulages des corps. On peut voir les expressions ressenties au moment de la mort: horreur, résignation, lutte…On peut aussi voir des mères vouloir protéger un enfant, ou un mari sa bien-aimée. Ça donne froid dans le dos !
Depuis 1997, le site, ainsi que ceux également détruits de Herculanum et Torre Annunziata, est classé au patrimoine mondiale de l’Unesco. Malheureusement, le site a subi les outrages du temps, des tremblements de terre et de campagnes de restaurations pas toujours très bien menées. De nombreux bâtiments se sont effondrés ou menacent de s’écrouler et de plus en plus de coins sont interdits à la visite par mesure de sécurité. Il faudrait des millions et des millions d’euros pour conserver le site en bon état, mais vu la situation financière de l’Italie et des autres pays européens, ce n’est pas pour demain !
Quand le train nous ramène à Naples, nous avons la chance que le tramway marche mieux qu’à l’aller et il nous dépose donc au port. Après un long moment sous le soleil à piétiner dans les ruines, on ne se serait pas vu faire tout le chemin retour à pied !
De retour à bord à 17h30, nous faisons un petit tour à bord du navire en attendant de nous préparer pour la soirée. Le navire vous semble peut être quelque peu désert quand vous voyez les photos des intérieurs de l’Epic. C’est que je les prends la plupart du temps en pleine nuit ou très tôt le matin, pour n’avoir personnes sur la photo, et comme ça, j’ai un peu l’impression d’avoir le bateau rien qu’à moi ! C’est un moment que j’apprécie particulièrement, me retrouver seul, l’appareil photo sur son trépied d’une main, un plan du navire pour cocher les endroits photographiés dans l’autre, à déambuler dans ces lieux déserts qui restent presque constamment ouverts, et à essayer de saisir les plus belles images amateurs possibles.
A 19 heures, le navire quitte doucement le quai pour entamer une longue traversée de la Méditerranée à destination de Palma de Majorque aux Baléares, que nous atteindrons après-demain.
Puis vient le dîner dans le restaurant le plus innovant du navire et le premier de la sorte sur un paquebot. Il s’agit du Spiegel Tent (ponts 6 et 7), 265 places, aménagé comme un cirque avec les tables dressées autour de la piste. Il accueille la troupe américaine Cirque Dreams (www.cirque productions.com). Nous l’avons réservé avant le départ pour un montant de 30$ par personne en placement premium, c’est-à-dire en bordure de piste (20$ pour les autres). Pendant près de 2 heures, on mange au rythme des tableaux présentés par les 16 artistes, auxquelles s’ajoutent les serveurs qui ont aussi un rôle, mais aussi des passagers désignés bien malgré eux pour participer au show. Jongleurs (notamment avec d’énormes jarres asiatiques), acrobaties aériennes, équilibristes et autres musiciens comiques nous font vivre un moment incroyable : on rit, on ouvre de grands yeux, on retient son souffle, on tape dans les mains, on flippe à l’idée d’être désigné pour s’exposer sur la piste (aucun de nous ne le fut !). Ce spectacle est un vrai plaisir tant les artistes sont doués et l’ambiance du tonnerre. On en prend plein les yeux et on retombe en enfance ! Le diner, même s’il est de qualité, passe au second plan. Bref, une soirée à ne surtout pas manquer si vous croisez sur l’Epic. Malheureusement, le seul moment où les photos étaient autorisées, c’était avant que le show ne débute, mais des vidéos et photos sont visibles sur le site internet.
Nous sortons ensuite prendre l’air et des photos de groupe sur le pont Promenade.
Puis un tour au casino pour faire fondre un peu plus notre budget jeu, enfin un café au Spice H2O où des gens se trémoussent au son du DJ dans une ambiance électro.