NORWEGIAN EPIC jour 4 : mercredi 8 juin 2011 Civitavecchia
Le Norwegian Epic se présente au port à 6h sous un ciel nuageux, mais un soleil prometteur pointe son nez !
A quai se trouvent déjà le Grand Holiday et le Liberty of the Seas. Nous assistons à l’arrivée du Thomson Dream (1986) de la Thomson Cruises qui passe juste devant notre balcon.
A 7h35, nous débarquons pour affronter une longue journée de marche pour visiter Rome. JP et Laurent ne connaissant pas la ville, nous décidons de faire plus ou moins le même périple que Pascal et moi avions fait lors de notre première escale ici il y a presque 3 ans. Pour ça, une vingtaine de minutes de marche entre le port et la gare de Civitavecchia. Puis on achète un billet comprenant l’aller-retour jusqu’à Rome avec accès illimité dans les transports en commun de la capitale. Et tout ça pour seulement 9€. Après 50 minutes de voyage, nous descendons à la gare de Roma San Pietro qui se trouve à quelques minutes à pied de la fameuse Piazza San Pietro et du Vatican. C’est le plus petit état du monde, avec une superficie de 0,44 km² pour 1 023 habitants. Cette fois, des filtres à rayon X doivent être passés pour accéder à la place. Le temps de faire la queue, nous pouvons observer 2 gardes suisses, connus pour assurer la sécurité des lieux ainsi que celle du pape, mais aussi pour leur uniforme très coloré. La garde suisse pontificale est formée en janvier 1506 sur ordre du pape Jules II car les soldats helvètes étaient les plus réputés d’Europe. Elle est la dernière garde suisse encore existante et la plus petite armée du monde (110 membres) ainsi que la plus ancienne après celle de la Garde royale marocaine (1088). L’uniforme officiel est de couleur bleu, jaune et rouge. Les 2 premières couleurs sont celle de la noble famille à laquelle appartenait Jules II, et la dernière a été ajoutée par son successeur Léon X, un Médicis, dont le rouge fait partie de leur blason.
Une fois passé les contrôles, on se retrouve sur l’immense Piazza San Pietro, entourée de 280 colonnes monumentales, et flanqué en son milieu par l’obélisque égyptien ramené par le troisième empereur de Rome, Caligula, en 37 après JC. Face à nous, l’imposante basilique San Pietro qui est le plus important édifice religieux du catholicisme, construit entre 1506 et 1626. Elle peut accueillir pas moins de 60 000 fidèles et l’un de ses plus grands architectes est Michel-Ange. C’est aussi sur le territoire de ce micro-état que l’on trouve la chapelle Sixtine dont la décoration a été réalisée par les plus grands artistes de la Renaissance, dont à nouveau Michel-Ange qui peignit notamment la célèbre voûte.
Malheureusement, en raison du monde dans les files d’attentes, nous n’aurons pas le temps de visiter ces trésors. Les lieux méritent plus qu’une simple journée d’escale pour être admirés. De là, nous partons pour un long périple pédestre qui nous mènera voir les principaux lieux historiques et touristiques de la capitale italienne.
Tout d’abord l’imposant Castel Sant’Angelo qui domine la rive droite du Tibre. Construit entre 130 et 139 pour abriter l’urne funéraire de l’empereur Hadrien, il prend un usage militaire lors des attaques successives de Rome jusqu’à devenir au 9è siècle le château fort que l’on voit actuellement.
Puis on rejoint la rive gauche par le pont Sant‘Angelo, construit en 134. Une promenade le long du fleuve nous permet d’apercevoir le superbe bâtiment de la cour de cassation ou l’église du Sacré-Cœur du Suffrage.
Puis nous arrivons à la Piazza di Spagna (Place d’Espagne). Nommée comme telle en raison de la présence de l’ambassade d’Espagne depuis le 17è siècle, elle est très courue en raison de la belle perspective créée par l’escalier construit en 1725 par des français et qui relie la fontaine de la Barcaccia à l’église de la Trinité des Monts. Cette dernière, avec ses deux clochers symétriques datant de 1495, a été construite sur ordre du roi de France Louis XIII. La célèbre fontaine construite en 1629 représente une barque en train de couler, en mémoire de la grande inondation qui a touché Rome en 1598.
A quelques pas de l’église se trouve la Villa Médicis, dont la construction débute aux alentours de 1544 pour un cardinal. Inachevée quand le cardinal Ferdinand de Médicis s’en porte acquéreur en 1576, il charge un grand architecte d’en faire un palais digne de la grandeur des Médicis, et qui pourrait abriter son importante collection d’œuvres antiques. Un magnifique jardin est dessiné pour servir d’écrin à certaines de ses pièces. En 1803, Napoléon Bonaparte décide d’y établir l’Académie de France à Rome, rôle qu’elle remplie encore aujourd’hui. Le but de cette institution française est d’accueillir pour une période donnée de jeunes artistes afin de développer leurs projets créatifs. Tous les arts sont représentés : les plus traditionnels comme la peinture, la sculpture ou la musique, mais aussi la vidéo, la photo, la littérature, la cuisine et bien d’autres formes encore.
Non loin de là, au détour de ruelles étroites, on découvre la célèbre Fontana di Trevi. Construite sur une place encaissée et vite bondée, on a du mal à en avoir une vue dégagée. Culte pour avoir servi de baignoire géante à Anita Ekberg dans le film La Dolce Vita de Fellini, c’est d’abord une œuvre d’art monumentale en forme d’arc de triomphe commandée en 1732 par le pape Clément XII pour remplacer un modeste bassin, et achevée 30 ans plus tard. L’eau y est acheminée par un aqueduc construit en 19 avant JC ! Neptune, dieu des océans, surplombe la fontaine, juché sur un char tiré par 2 chevaux marins guidés par 2 tritons. Les chevaux représentent la mer agitée et calme (On voit bien en observant les statues qu’effectivement, un cheval est tranquille et l’autre est braqué). Les deux statues de chaque côté de Neptune représentent la prospérité et la salubrité, allusion aux effets bénéfiques d’une eau pure. La tradition veut que les touristes lancent une pièce, dos tourné au bassin. Des pièces qui sont repêchées chaque matin sous contrôle de la police, avant l’arrivée des touristes. C’est que le butin représente près d’un million d’euros par an tout de même ! Une vraie manne pour les œuvres de charité auxquelles cet argent est destiné.
Puis nos pas nous mènent au pied d’un colossal monument d’un blanc immaculé. Il s’agit du Vittoriano, fait entièrement de marbre. Construit entre 1895 et 1935 pour célébrer les 50 ans de l’Unité Italienne, il est dédié à Victor-Emmanuel II de Savoie, premier roi de l’Italie unifiée en 1861, et instigateur de ce mouvement. Une statue équestre du souverain trône au-dessus de la flamme éternelle, posée sur la tombe du soldat inconnu, comme chez nous sous l’Arc de Triomphe. Le bâtiment abrite le musée sur la réunification du pays. Un ascenseur panoramique installé depuis peu donne accès à une terrasse d’où l’on a une vue à 360° sur la ville.
Un peu plus loin se trouve le Monte Palatino (Mont Palatin), l’une des 7 collines de Rome enceintes par le mur Servien, construit pour protéger la ville au 4è siècle avant JC. Le Palatin fut occupé par d’imposantes demeures construites pour les empereurs (ce qui a donné naissance au mot palais), et dont les ruines occupent aujourd’hui une grande partie de la colline. Il donne sur Forum Romanum, centre théorique de la fondation de Rome. C’est là que se trouvaient les principaux temples et que s’articulait la vie politique romaine. De très nombreux vestiges en témoignent.
Juste à côté, le Colosseo (Colisée). Véritable prouesse architecturale, la construction de cet immense amphithéâtre fut débutée en 72 après JC et terminée en 80. D’une capacité de près de 80 000 spectateurs, il servit pendant près de 500 ans aux combats de gladiateurs, simulacres de batailles navales, exécutions publiques, chasses d’animaux sauvages et autres représentations. Puis il a été plus tard utilisé dans diverses buts : cimetière, habitations, ateliers d’artisans, forteresse, carrière, puis sanctuaire chrétien, avant qu’il ne tombe en ruine. Immense structure ovale faite de roche calcaire montée sans mortier mais solidarisée par des agrafes de fer, elle fait 189 mètres de long sur 156 de large et 48 de haut dans sa partie extérieure. L’arène centrale mesure 86 mètres de long sur 54 de large, entourée par un mur de 4,5 mètres de haut s’élevant jusqu’aux premiers gradins. Aujourd’hui, même si une grande partie subsiste, on voit bien qu’il a été ravagé, notamment par les tremblements de terre, les intempéries et par la récupération des pierres. Une nouvelle fois, une trop longue attente aux caisses ne nous a pas permis d’en visiter l’intérieur.
La ville mérite vraiment un séjour plus long, car c’est véritablement un musée à ciel ouvert. Depuis le Coloseo, nous prenons le métro pour nous rendre à la gare principale de la ville, Roma Termini, d’où un train nous ramène à Civitavecchia. De retour à bord vers 16h15, nous profitons des piscines et des toboggans pour nous remettre de cette journée plutôt fatigante.
Nous assistons au départ du Thomson Dream, puis du Liberty of the Seas avant de nous-mêmes quitter le quai à 19h30 pour rejoindre notre prochaine escale italienne, Naples.
Pour diner, nous décidons de nous rendre au O’Sheehan’s Neighborhood Bar & Grill, pont 6. Ce pub américain de 290 places, ouvert 24h/24, propose des plats typiques du pays, dont le hamburger (le vrai, pas celui de chez McDo !), mais aussi des salades, omelettes, vrais sandwichs bien garnis, et des desserts comme le Brownie ou l’Apple pie. On peut y déguster cocktails, liqueurs, vins, et bien sûr des bières du monde entier ! En plus de pouvoir s’y restaurer et se désaltérer, on peut aussi y jouer : billards, fléchettes, babyfoots, jeux de palets magnétiques et 3 autres pistes de bowling sont à la disposition des passagers. Pour les amateurs, de multiples écrans retransmettent des grands événements sportifs.
Le O’Sheehan’s donne sur l’atrium principal du navire, qui va du pont 5 au pont 7. L’espace est doté d’un écran géant qui fait 2 ponts de haut et sur lequel sont diffusés films, événements sportifs et qui sert de cadre à un duo de chanteurs au moment de l’apéritif. A proximité se trouvent la réception, le bureau des excursions et L’Atrium Café qui sert toutes les boissons usuelles ainsi que différents cafés du monde.
Après ce repas servi par un serveur très sympa, nous retournons à l’Epic Theater pour assister au second et dernier spectacle que nous avons réservé, toujours sans supplément. Une autre troupe est résidente aux côtés du Blue Man Group. Il s’agit de Legends in Concert (www.legendsinconcert.com), show montré pour la première fois à Las Vegas en 1983 et qui depuis faire fureur aux Etats-Unis où il est joué dans diverses villes par différentes troupes. Le thème est simple : un hommage à de grand(e)s chanteurs(ses) disparu(e)s ou non, imité(e)s par des artistes qui chantent en live, avec musiciens et danseurs également en direct. Visages, voix, gestuelles, tout est bluffant, on croirait vraiment les originaux. Ce soir, nous avons eu droit pendant presque une heure à Elton John, Shakira et Whitney Houston. Tous les 4 mois, la troupe change et propose aussi d’autres artistes comme Elvis Presley, Madonna ou Tina Turner et bien d’autres. Un vrai régal et une ambiance du tonnerre ! De nouveau, les photos ne furent pas autorisées mais des vidéos et images sont disponibles sur le site internet.
Avant de tenter notre chance au casino, nous allons boire un café au Spice H2O. Nous irons au lit un peu plus pauvres !!!