OVATION OF THE SEAS jour 17 : vendredi 24 juin 2016 Tianjin et Pékin

Notre dernier réveil à bord sonne à 6h45. Après un petit-déjeuner au Windjammer Marketplace, il est temps d’emballer nos dernières affaires alors que l’Ovation arrive sous un ciel dégagé dans le port de Tianjin.  

Comme je l’ai dit, faire débarquer plus de 4 000 personnes et les bagages qui vont avec est une opération délicate ! Eh bien cette fois-là, ça ne se passe pas vraiment très bien. Nous devons nous présenter au Royal Theatre pour attendre notre heure de descente. Mais les coursives aux alentours sont envahies de centaines de personnes et il faut s’armer de patience ! C’est un bazar sans nom et les gens sont exaspérés ! Puis viens la longue queue aux portiques de sécurité, où notre carte de cabine est bipée une dernière fois, mettant un terme à cette croisière ! Puis, dans le terminal, c’est au tour des contrôles des autorités chinoises, heureusement rapides et aimables. Enfin, dernier couac, la récupération des bagages : ils sont entreposés sur une aire extérieure sécurisée du terminal, classés en ligne par numéros d’étiquettes. 

Mais quand on trouve notre rangée, il nous manque une valise. Et comment la retrouver parmi les milliers de bagages ??? Après quelques minutes d’anxieuses recherches, on la retrouve finalement dans un coin, placé là avec d’autres dont les étiquettes ont été arrachées durant la nuit ou le transfert à terre ! 

Nous nous rendons ensuite dans le hall du terminal, que nous trouvons entièrement décoré pour un évènement très spécial : c’est en effet ce soir-même que l’Ovation of the Seas sera officiellement baptisé devant des centaines d’invités par sa marraine, la chanteuse, actrice  et productrice chinoise de 34 ans Fan Bingbing. C’est la première fois qu’un paquebot de croisière est baptisé en Chine et qu’une marraine est chinoise. Fan Binbing est la quatrième actrice la mieux payée au monde, mégastar dans son pays, ancienne égérie de Louis Vuitton, et qui a aussi joué dans la superproduction américaine X-Men : Days of Future Past. 

 

Comme pour tous les baptêmes, une bouteille de champagne spécialement commandée sera brisée sur la coque pour porter chance au navire et à tous ceux qui navigueront dessus. Eh bien, cette bouteille a trôné pendant tout notre voyage dans le superbe passage qui relie la mezzanine de la Royal Esplanade à la rotonde The Via. Il s’agit d’un mathusalem (6 litres) de Perrier-Jouët Belle-Époque ! Ben moi j’en aurai bien goûté et j’aurai bien assisté à la cérémonie ! 

Fan Bingbing s'apprête à couper le ruban qui libérera le mathusalem de champagne (photo internet)

Nous nous dirigeons vers la sortie où nous apercevons un homme avec une pancarte à nos noms. C’est Wang notre chauffeur, accompagné de notre guide Barbara (de son vrai prénom Rong, mais ici, les guides qui s’occupent des étrangers occidentalisent leur prénom pour plus de facilité). Ils sont employés par The China Guide, l’agence en ligne avec qui nous avons établi notre programme de visite à Pékin. Nous serons pris en charge tous les jours jusqu’à notre départ 4 jours plus tard, et le prix que nous avons payé comprend le guide, le chauffeur, toutes les entrées sur les sites et les repas du midi dans des restaurants non touristiques. Barbara parle un français excellent, sans avoir jamais mis les pieds dans notre pays. Juste 2 ans d’études de français et la dizaine d’années d’expérience au contact de touristes francophones. Chapeau ! 

Nous embarquons à bord d’un mini-van capable de recevoir aussi nos grosses valises ! Puis un dernier regard sur l’Ovation qui sera ce soir l’objet de toutes les attentions des invités et des médias spécialisés. La nostalgie pointe déjà un peu, mais nous sommes heureux de bientôt explorer d’autres merveilles ! Ce fut une superbe croisière, sur ce navire étonnant, servi par des membres d’équipage pour la plupart top, et à découvrir des escales intéressantes et variées ! 

Nous empruntons l’autoroute G2 qui mène vers Pékin, distante de 180km. Nous ne verrons rien de Tianjin, le port étant éloigné de la ville. C’est, avec plus de 15 millions d’habitants, la 4^è ville du pays. Sa croissance est l’une des plus importante de Chine, notamment autour des secteurs de l’aéronautique et de l’électronique. 

Mais nous n’allons pas directement à Pékin. Notre programme de visite commence dès maintenant avec la Grande Muraille. Mais avant d’aller visiter cet emblème, un arrêt déjeuner au restaurant Xiao Long Pu à quelques encablures du célèbre site ! Au menu, plats traditionnels de viandes et volailles, légumes et riz. En Chine, le repas n’est pas composé comme chez nous d’entrée, plat et dessert. Tout est mis sur la table et chacun se sert et d’ailleurs il n’y a pas de desserts !  

3 minutes après avoir quitté le restaurant, nous arrivons à la Grande Muraille. Plus précisément à la section Mutianyu. En fait, quand on parle de ce monument, on devrait dire LES grandes murailles, car il s’agit des restes d’un ensemble de fortifications militaires construites, détruites et reconstruites en plusieurs endroits pour marquer et défendre la frontière nord du pays. 

Son histoire s’étale sur plus de 2 millénaires. Débutée au 3^è siècle avant JC sous la première dynastie impériale chinoise, Qin (221 à 206 avant JC), quand son empereur Qin Shi Huangdi décida d’unifier les différents royaumes indépendants pour créer la Chine. Chaque royaume avait construit des pans de murailles pour se protéger des cavaleries nomades opérant le long des frontières. L’empereur chinois entreprit l’énorme projet de relier tous ces tronçons pour créer une immense fortification. A cette époque, la muraille était faite d’une superposition de couche de terre damée, et des centaines de milliers d’ouvriers participèrent à son édification. 

La muraille est abandonnée par les premiers empereurs de la dynastie suivante (dynastie Han, 206 avant JC à 220 après JC), ces derniers préférant négocier avec les envahisseurs du nord. Mais le septième empereur de cette dynastie, Han Wudi, relance la construction de la muraille, d’une part pour repousser les nomades du nord et d’autre part pour favoriser le commerce et développer la route de la soie. Donc au final, au cours de son histoire, elle servit plus de route pour le transport des hommes et des marchandises que de fortification défensive. 

Mais ce n’est véritablement que sous la dynastie Ming (1368-1644) que la muraille prit sa forme actuelle. En 1569, la construction repart et le projet est colossal : recouvrir la muraille des Qin de briques et de dalles de pierre. Le chantier durera près d’un siècle et coutera la vie d’un nombre incalculable d’ouvriers. 

Par la suite, la muraille est laissée à l’abandon. Ses briques et pierres serviront à la construction de maisons et routes et même son cœur de terre fut utilisé par les paysans pour enrichir leurs champs. 

Mais l’engouement des touristes allait sauver le monument. Le gouvernement chinois s’est lancé dans un vaste programme de restauration et de sauvegarde de certains tronçons. Depuis 1987, elle est classée au patrimoine mondial de l’Unesco et a été nommée comme l’une des 7 nouvelles merveilles du monde (les autres étant le site de Pétra en Jordanie, le Christ Rédempteur sur le mont Corcovado à Rio de Janeiro, le Machu Picchu au Pérou, l’ancienne cité maya de Chichén Itzá au Mexique, le Colisée à Rome et le Taj Mahal en Inde). 

C’est la structure architecturale la plus importante jamais construite par l’homme à la fois en longueur, surface et masse. Sa longueur originelle a été évaluée en 2012 à 21 196km, se composant d’un mur fortifié de 5 à 7 mètres de large sur une hauteur de 5 à 17 mètres selon les portions. 

La partie qui nous intéresse aujourd’hui est nommée Mutianyu, située dans le district de Huairou à 70km au nord-ouest de Pékin. Elle est la partie la mieux conservée et restaurée. Construite sous la dynastie Qi du Nord (550-557 après JC), elle sera reconstruite principalement en granit sous la dynastie Ming (1368-1644) dans le but de renforcer son potentiel défensif au nord, et comme protection des tombes impériales. Elle s’étend sur 2,2km à travers les imposantes montagnes et les grandes crêtes. Elle mesure de 7 à 8 mètres de hauteur sur 3,5 à 4,5 de large. Tout au long de la muraille, 22 tours de guet qui permettaient une surveillance accrue des environs. 

Comme nous le verrons dans tous les sites que nous visiterons à Pékin, le passage des sacs aux rayons X et des personnes sous les portiques de détection est obligatoire pour tous, touristes ou pas, et ce, même pour accéder à la place Tian’anmen ou au métro ! L’entrée du site de la Grande Muraille se trouve en contrebas. Nous traversons une  zone récemment refaite, avec cafés, restaurants et commerces.

Un car nous monte vers un téléphérique qui, en 5 minutes, nous amène au sommet. Pour les téméraires qui veulent monter à pied, mais il faut compter 1h de marche. 

Il fait très chaud (30°C) et c’est un peu nuageux. C’est juste impressionnant, même émouvant ! Nous ne longeons pas les 2,2km, mais marchons sur une distance d’environ 1km. Ça monte très dur, ça descend tout aussi dur car elle suit parfaitement le relief. Ça peut être éprouvant même ! Il y a peu de monde et pouvons tranquillement fouler ces pavés plusieurs fois centenaires et admirer la muraille serpenter au loin sur les crêtes. Les paysages alentours sont à couper le souffle : la verdure recouvre la quasi totalité du panorama. Les pins autour de la Grande Muraille sont bien connus, certains ont plus de 300 ans ! Nous trouverons refuge dans une tour de guet le temps d’une averse passagère.  

 

ci-dessous, Pékin au fond dans la brume

La descente peut se faire soit à pied, soit en téléphérique, ou soit en utilisant un autre moyen de locomotion, des plus originaux : la luge ! Une piste métallique à été aménagée, sur laquelle circulent des luges individuelles à roulettes, équipées d’un manche permettant de maitriser sa vitesse. Suivant la vitesse, il faut compter entre 5 et 10 minutes pour redescendre. C’est très sympa ! 

Après avoir repris le car qui nous mène à l’entrée du site, nous retrouvons notre chauffeur. Cette visite sera l’un des souvenirs les plus marquants de notre voyage ! 

Après plus d’1h30 de route (et d’embouteillage dans Pékin !), nous arrivons à notre hôtel à 18h30. Et on en prend encore plein la vue ! Il s’agit du China World Summit Wing (5 étoiles) de la chaine Shangri-La (Hong Kong). Il se trouve dans le quartier d’affaire de la ville, dans le complexe China World Trade Center, qui est aussi le plus grand complexe mixte au monde : les 14 bâtiments comprennent bureaux, appartements, hôtels, centres commerciaux, centres de conférences et halls d’expositions. Et notre hôtel se trouve dans la plus récente tour, qui se trouve être aussi la plus haute de la ville, la China World Trade Center Tower III : 330 mètres de haut, 85 niveaux (dont 4 en sous-sol), 280 000m² de surface totale ! À sa base, des magasins, plusieurs dizaines de salles de conférences et de banquets (dont une salle de bal pouvant accueillir pas moins de 1 800 personnes !). Et dans les étages, des bureaux. Sauf du 64^è au sommet, puisque c’est là que se trouve l’hôtel : 278 suites et chambres, allant de 55m² à 296, réparties sur les étages 64 à 77. Dans les autres niveaux, des restaurants, des bars, des salons privés, le centre de fitness et spa et la fabuleuse piscine que nous découvrirons un peu plus tard !  

Nos bagages sont récupérés dans le magnifique hall de la tour. 

Puis nous prenons un des 4 ascenseurs rapides (10m/seconde) pour monter à la réception au 64^è. Barbara nous accompagne pour les formalités d’arrivée puis nous laisse après que l’on se soit mis d’accord pour l’horaire du lendemain matin.

la réception

Puis nous sommes accompagnés dans notre chambre au 69^è, la Executive Room n°6909 (la plus petite mais quand même de 55m² !). Magnifique ! Une grande pièce qui fait chambre, salon et bureau avec machine Nespresso et minibar, un petit couloir avec tous les rangements nécessaires à notre séjour et un coffre, et une superbe salle de bain avec miroir qui fait aussi écran de télé, immense douche équipée d’un banc de pierre, baignoire, peignoirs, chaussons et produits L’Occitane ! Le bonheur ! Nous avons toujours aimé les beaux hôtels (souvent bien moins chers à l’étranger qu’en France), et nous ne sommes pas déçus du tout ! 

Mais ce qui fait aussi la différence avec d’autres très beaux hôtels de la ville, c’est la vue que nous offre cette hauteur ! En plus, elle donne directement sur le siège de la télévision chinoise CCTV, l’un des buildings les plus spectaculaires de Pékin de par sa forme, et aussi sur la tour jumelle à la nôtre, encore en construction ! 

ci-dessous, photo internet du building CCTV

Après avoir rangé nos affaires, nous décidons de ne pas nous éloigner car ce fut une très longue journée et la Grande Muraille nous a donné notre dose de sport ! Nous allons flâner dans le centre commercial China World Mall qui se trouve juste à côté : 300 magasins et restaurants sur 4 niveaux, des marques les plus courantes aux plus chics, mais aussi une patinoire. Mais en ce début de soirée, le centre est désespérément vide. Après avoir hésité face à la multitude de choix, nous mangeons avec appétit au restaurant japonais Ajisen Ramen (où le personnel ne parle absolument pas un seul mot d’anglais, mais heureusement les cartes sont bilingues et illustrées !).  

Pressés de découvrir par nos propres yeux l’une des raisons qui nous a fait choisir cet hôtel en particulier, nous retournons à la chambre, non pas pour enfiler un pyjama, mais notre maillot de bain et un peignoir ! Direction le 78^è étage et la fantastique piscine à débordement, ouverte jusqu’à 23h : 25 mètres de long à flanc de façade, une eau à 28°C, un bassin avec fauteuils bouillonnants immergés, 2 coins canapés et fauteuils ! En plus, il n’y a qu’un seul autre client, qui partira bientôt. Nous aurons donc les lieux pour nous (plus le surveillant !). À chaque bout, un passage étroit (1 pour les hommes, 1 pour les femmes) mène à la partie sauna, hammam et jacuzzi. Enfin quand je dis jacuzzi, je veux dire grand bassin avec cascade et d’autres fauteuils bouillonnants ! Bref, le lieu parfait pour se détendre ! Jugez plutôt :  

Il y 00h30 quand nous allons nous coucher, et la nuit sera courte !