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Les Croisières de Pascal et Fabien
17 juillet 2014

OASIS OF THE SEAS dans les Caraïbes Occidentales, janvier 2014

Après une première expérience dans les Caraïbes (orientales) il y a 10 ans presque jour pour jour, à bord du Millennium de la Celebrity Cruises (déjà racontée dans ce blog), nous décidons cette fois d’explorer les Caraïbes Occidentales. Mais pas sur n’importe quel paquebot, puisqu’il s’agit du plus grand et plus innovant au monde, Oasis of the Seas (225 282 tonneaux), de la compagnie Royal Caribbean International (www.royalcaribbean.fr), mis en service en décembre 2009. En fait de plus grand, c’est le second, car son jumeau Allure of the Seas lui a ravi le titre lors de sa mise en service un an plus tard…pour 5cm de plus !

Pour la croisière et le vol Paris/Miami/Paris, nous sommes passés par notre agence de voyage habituelle, Transvincennes à Vincennes comme son nom l’indique, où Frédérique Fourcard fait un travail remarquable et trouve toutes les réponses à nos questions ! Pour la nuit d’hôtel pré-croisière à Miami, nous sommes passés par le site www.hotels.com.

Cette croisière d’une semaine part de Fort Lauderdale en Floride, puis une journée en mer, escales à Labadie à Haïti et Falmouth en Jamaïque, nouvelle journée en mer, escale à Cozumel au Mexique, puis encore une journée en mer avant de revenir au point de départ. 

itinéraire

3 journées en mer est le minimum pour découvrir ce mastodonte des mers et profiter de ses installations, vous verrez ! Mais avant ça, la riche histoire de cette compagnie pionnière et innovante, et dont presque tous les navires ont battu tour à tour les records de taille jusqu’à aujourd’hui !

La Royal Caribbean International (ex Royal Caribbean Cruise Line – RCCL)

A la toute fin des années 60, la Floride regorge de riches américains. Persuadé que ces derniers seraient prêt à payer pour une croisière relaxante dans les Caraïbes proches, Edwin Stephan, courtier maritime de Miami, reçoit l’appui financier des armements norvégiens I. M. Skaugen, Anders Wilhelmsen & Company et Gotaas-Larsen pour créer la Royal Caribbean Cruise Line le 31 janvier 1969. Trois navires de 18 000 tonneaux et 714 passagers, Song of Norway, Nordic Prince et Sun Viking, sont commandés aux chantiers finlandais Wärtsilä, et livrés entre 1970 et 1972 pour le marché des croisières aux Caraïbes depuis Miami. Ils allaient porter la patte du design des futurs navires de la compagnie, et les premiers à être dotés de la marque de fabrique de la compagnie, le Viking Crown Lounge, un salon panoramique placé à l’arrière de la structure de la cheminée, avec vue à 180°.

Fin 1972, la RCCL est bien établie aux Etats-Unis, ses navires naviguent souvent pleins. Elle a aussi développé des liens étroits avec les compagnies aériennes, spécialement de Californie, pour offrir des packages vol+croisière à travers sa filiale Royal Caribbean Tours.

En besoin de plus de capacité à moindre frais pour faire face à la demande, la RCCL est la première compagnie à allonger un navire quand, en 1977/78, une section de 26 mètres est ajoutée au Song of Norway, permettant d’augmenter sa capacité à 1 000 passagers. En 1980, le Nordic Prince subit le même traitement.

Avec l’apparition de plus gros paquebot comme le Norway (Norwegian Caribbean Lines, ancien paquebot France de 1962, 70 200 tonneaux), la compagnie commande le Song of America (37 000 tonneaux) aux mêmes chantiers. Ce navire, mis en service en 1982, met en lumière les économies d’échelle considérables rendues possible par l’accroissement de la taille des navires. Grace à ce navire, la compagnie atteint une renommée mondiale, car il est à l’époque le plus grand paquebot du monde spécialement construit pour la croisière, et le troisième après les Norway et Queen Elizabeth 2 (Cunard Line, 1969, 66 000 tonneaux), qui eux n’ont pas été à l’origine construits pour les croisières. Le Song of America est aussi le premier navire de la flotte à avoir le Viking Crown Lounge encerclant entièrement la cheminée, permettant une vue à 360°.

En 1986, la compagnie est l’une des premières, après la Norwegian Caribbean Lines, à avoir son port privé, en commençant à louer au gouvernement haïtien Labadie, une presqu’île située sur la côte nord du pays (voir détails plus loin, lors de notre escale).

Le succès conduit la RCCL à passer commande aux Chantiers de l’Atlantique du Sovereign of the Seas (74 000 tonneaux, 2 300 passagers), présenté alors comme le plus gros paquebot de croisière du monde. Mis en service en 1988, il est le premier à proposer les fameux Centrum, ces atriums de plusieurs ponts de haut qui sont le cœur du navire, révolutionnaires pour cette époque. A partir de ce navire, toutes les nouvelles constructions de la compagnie auront un nom finissant par « of the Seas ».

Cependant, les festivités de l’arrivée de ce nouveau géant sont assombries par l’annonce que deux des partenaires d’origine, Gotaas-Larsen et I. M. Skaugen, ont proposé à Ted Arison, fondateur de la concurrente Carnival, de reprendre leurs parts. Ne voulant pas que la RCCL tombe dans le giron du principal concurrent, le dernier partenaire, Anders Wilhelmsen se met à la recherche de deux nouveaux associés désirant racheter les parts des 2 autres. Il les trouve dans les familles Pritzker et Ofer. Les Pritzker, l’une des familles les plus riches des USA, possèdent la célèbre chaine hôtelière Hyatt, et les frères Ofer viennent d’Israël et possèdent des intérêts dans le milieu maritime. Parallèlement, et toujours en 1988, le groupe Gotaas Larsen contrôlait la compagnie Admiral Cruises. Sa flotte comprenait le Emerald Seas (1944), Azure Seas (1955) et Stardancer (1982). Peu de temps après avoir passé commande aux Chantiers de l’Atlantique d’un paquebot de 48 000 tonneaux, le Future Seas, Admiral Cruises s’associe en avril 1988 avec la RCCL pour donner naissance à la holding Royal – Admiral Cruises. Cependant, le rachat des parts de GotaasLarsen et I. M. Skaugen se traduit par l’absorption de la holding par la RCCL qui retrouve son nom d’origine. Le Future Seas fut ainsi mis en service en 1990 sous le nom de Nordic Empress, tandis que le Stardancer est doté du Viking Crown Lounge et devient le Viking Serenade aussi en 1990. Les Azure Seas et le Emerald Seas sont vendus.

En 1990, elle rachète une île privée, Coco Cay, aux Bahamas, s’ajoutant à Labadie comme destination exclusive. Auparavant, cette île était utilisée par la Admiral Cruises. Cette même période voit le déploiement de ses navires hors des Caraïbes. L’Alaska, l’Europe et le Mexique sont ajoutés au portefeuille de destinations.

Grace aux énormes capitaux apportés par les 2 nouveaux associés, la RCCL se lance dans un vaste plan de construction : le succès du Sovereign amène la compagnie à commander deux jumeaux, mis en service en 1991 et 1992 sous le nom de Monarch OTS et Majesty OTS.

En 1993, la compagnie est listée à la bourse de New York, permettant de nouveaux investissements.

Les Monarch et Majesty étaient à peine livrés que la RCCL décidait de se lancer dans l’ambitieux programme Vision, portant sur six navires de 69 000 et 78 000 tonneaux et de 2 000 à 2 500 passagers, commandés aux chantiers français et à Kvaerner Masa-Yards de Finlande : Legend (1995) et Splendour (1996) avec leur cheminée placée au milieu, puis Grandeur (1996), Rhapsody (1997), Enchantment (1997) et Vision (1998) avec la cheminée vers l’arrière. Ce sont les premiers navires de la compagnie équipés de moteurs diesel-électriques. Pour la première fois, le salon Viking Crown est détaché de la cheminée et placé en avant de celle-ci. Ce changement dans le design de la cheminée fait toute la différence du point de vue de l’esthétique extérieur des navires, donnant des lignes très profilées. Ces navires bénéficient de surfaces vitrés très étendues, de l’ordre de 8 000m2, d’où le nom du programme.

En juin 1997, la compagnie rachète pour $1,3 milliards la Celebrity Cruises et ses quatre navires, lui permettant de mettre un pied dans le marché dit premium. Suite à ce rachat, décision est prise de garder les deux compagnies indépendantes l’une de l’autre. En conséquence, la RCCL est renommée Royal Caribbean International (RCI) et la Royal Caribbean Cruises Ltd est établie comme maison-mère de RCI et Celebrity.

Pour ne pas se laisser distancer par la Carnival qui a mis en service en 1996 le premier paquebot dépassant les 100 000 tonneaux (Carnival Destiny), la compagnie signe, fin 1996, un contrat avec le chantier finlandais Kvaerner Masa-Yards pour la construction de non pas 1 mais 5 navires géants de plus de 137 000 tonneaux et 3 100 passagers (projet Eagle, classe Voyager). Ce seront les Voyager OTS (1999), Explorer (2000), Adventure (2001), Navigator (2002) et Mariner (2003). Apparaissent ainsi à bord les premières patinoires, les premiers murs d’escalade et la Royal Promenade, une rue intérieure de 110 mètres de long avec restaurants, bars, magasins et animations.

En mai 2000, elle rachète 20% du tour-opérateur anglais First Choice Holidays, avec laquelle elle créée la compagnie Island Cruises, destinée aux marchés anglais en été et brésilien en hiver. Elle y transfère le Viking Serenade (RCCL) qui devient le Island Escape. Un second navire, Island Star (ex Horizon, 1990, de Celebrity), sera ajouté en 2005.

Entre 2001 et 2004, les chantiers allemand Meyer Werft construisent les 4 navires de 90 000 tonneaux et 2 500 passagers de la classe Radiance : Radiance OTS (2001), Brilliance (2002), Serenade (2003) et Jewel (2004). Ce sont les navires les plus écologiques car ils sont propulsés par des turbines à gaz. Ils disposent de surfaces vitrées encore plus étendues, avec 12 000m2. Et ils proposent les premières tables de billard conçues spécialement pour rester toujours bien horizontales, quelque soit l’état de la mer.

En 2003, l’annonce est faite que la RCCL allait fusionner avec le troisième opérateur mondial, P&O-Princess Cruises, branche croisières du groupe P&O. Ce projet est accepté par les actionnaires. Mais le leader mondial, Carnival, offre alors $5,67 milliards tout en actions et emporte finalement la mise. La Royal Caribbean échoue donc dans sa tentative de concurrencer Carnival au niveau international. Cette même année, le titre de plus grand paquebot du monde passe au Queen Mary 2 (148 500 tonneaux, Chantiers de l’Atlantique) de la Cunard (groupe Carnival).

En 2005, le Enchantment of the Seas (classe Vision, 1997) est allongé de 22 mètres, permettant 151 nouvelles cabines, et une capacité passagers portée de 2 000 à 2 300 passagers.

En avril 2006, la compagnie reprend le record par l’arrivée du premier paquebot de la classe Freedom, le Freedoom of the Seas. D’une jauge brute de 154 407 tonneaux et d’une capacité de 3 600 passagers, il est suivi par ses deux sisterships Liberty (2007) et Independence (2008). Ces navires apportent aussi leurs lots de nouveautés : premiers simulateurs de surf en mer, premiers jacuzzis déportés et premiers parcs aquatiques H2O Zone. Je détaillerai ces activités plus loin. Afin de profiter des opportunités en Europe, deuxième source de croisiéristes après les USA, elle acquiert en novembre 2006 la compagnie espagnole Pullmantur (et sa filiale aérienne Pullmantur Air) pour $896 millions (€430 millions).  Elle profite ainsi de l’expérience de la compagnie sur les marchés espagnols, portugais et sud-américains.

En mai 2007, la Royal Caribbean Cruises Ltd fonde une nouvelle filiale de la CelebrityCruises sur le segment luxe, la AzamaraCruises, avec 2 anciens navires de la RenaissanceCruises. Et en septembre, elle annonce la création de CroisièresdeFrance, compagnie dédiée au marché français, par l’intermédiaire de la Pullmantur, et qui débute ses opérations en mai 2008 grâce au transfert d’un paquebot de cette dernière. Toujours en 2007, la RCC s’associe avec 7 universités dans le monde pour remettre au goût du jour un concept qui avait bien marché dans le temps, les universités flottantes ! Nommé The Scholar Ship, elle propose des itinéraires de 16 semaines durant lesquelles environ 200 étudiants de plus de 30 pays, en plus de leurs cours magistraux par des professeurs embarqués, découvrent des lieux historiques (mais cette aventure s’arrêtera après une saison due aux difficultés de lever les financements nécessaires).

En octobre 2008, la RCC revend ses 50% dans la Island Cruises à TUI Travel PLC (Allemagne), qui avait racheté First Choice l’année précédente.

En 2009, la RCC annonce la création de TUI Cruises en association avec le tour-opérateur allemand TUI (qui possède d’autres compagnies de croisières), afin de concurrencer la compagnie d’outre-rhin Aida, du groupe Carnival. Deux anciens navires de la Celebrity y sont transférés, et plus tard deux navires jumeaux commandés chez STX en Finlande. En novembre 2009, la compagnie fait la une de nombreux journaux du monde entier quand elle prend possession du premier navire de la classe Oasis, Oasis of the Seas. Jugez plutôt : 225 282 tonneaux et 5 400 passagers en base double! Avec son jumeau Allure OTS mis en service un an plus tard, ils ont été construits par les chantiers STX à Turku en Finlande et offrent des espaces jamais vus auparavant. Je les détaillerai plus loin. Grace au succès des deux premiers navires de la classe, la compagnie décidera en décembre 2012 d’en commander un troisième (avec une option pour un quatrième). Et cocorico, ce sont les chantiers STX de Saint-Nazaire (ex Chantiers de l’Atlantique) qui ont obtenu la commande. La Finlande espérait logiquement remporter cette commande. Mais faute du soutien de l’état finlandais dans les garanties financières du chantier, la commande va finalement à la France. C’est la première fois dans l’histoire que des sisterships seront construits par des chantiers différents. L’affaire fera grand bruit en Finlande, et remontera même jusqu’à Bruxelles. Mais cette commande a été rendue possible en partie grâce au soutien de l’état français, qui a facilité les procédures administratives pour assurer la couverture du montage financier. Ce navire (et espérons le suivant) qui n’a pas encore de nom et qui sera mis en service à l’été 2016, sera près de 2 500 tonneaux plus gros que les Oasis et Allure, et aussi 2,15 mètre plus long et 5,50 mètres plus large. Un nouveau record pour la RCC, mais aussi pour les chantiers français qui y sont également habitués !

En février 2011, la RCCL retourne vers les chantiers Meyer Werf (constructeurs de la classe Radiance) pour la construction d’une nouvelle génération de paquebots de 167 800 tonneaux (les seconds plus grands au monde) sous le nom de projet Sunshine, qui seront nommés Quantum OTS (novembre 2014), Anthem OTS (2015) et un autre pour 2016, et qui proposeront des divertissements encore jamais vus sur un navire : auto-tamponneuses, simulateur de chute libre, et une capsule de verre au bout d’une grue de 40 mètres, permettant une balade dans les airs à 90 mètres au-dessus de la mer ! Cette même année, la compagnie lance le programme de rénovation Royal Advantage, destiné à équiper ses paquebots des nouveautés de la classe Oasis. La plupart des navires sont concernés.

L’année 2012 voit la compagnie se développer en Chine avec le Voyager of the Seas basé à Shanghai pour une saison. Le 26 septembre 2012, la RCCL annonce son intention de restructurer la succursale française suite à la conjoncture économique particulièrement difficile, qui a notamment entrainé la révision à la baisse des résultats attendus pour 2012. Cette succursale emploie une trentaine de personnes. La compagnie avait déjà fermé son bureau français en 2002 suite aux attentats du 11 septembre, qui avaient malmené l’industrie de la croisière. Elle avait rouvert un bureau à Paris en juillet 2011 et avait consenti de gros investissements pour percer sur le marché hexagonal, notamment en proposant des départs depuis les ports de Toulon, Le Havre et Marseille, avec une francisation de son produit, avec un objectif de 40 000 passagers en 2012, chiffre trop ambitieux aux yeux des spécialistes. La filiale française est donc rattachée au bureau espagnol, entrainant le licenciement d’une vingtaine de personnes (2/3 des effectifs).

Le dimanche 11 août 2013, la compagnie embarque son 50 millionième passager à bord de l’un de ses navires.

A l’heure où j’écris ces lignes, la Royal Caribbean Cruises Ltd est le second opérateur de croisières au monde (après le groupe Carnival), propose près de 500 escales dans plus de 70 pays sur les sept continents. Enfin, le groupe se compose comme suit :

 *Royal Caribbean International (21 navires en service et 5 à venir). À elle seule, la RCI transporte environ 23% des croisiéristes du monde entier qui se montaient à 21 300 000 en 2013 !,

*Celebrity Cruises (11 navires en service) et sa filiale Azamara (2 navires en service),

*Pullmantur (3 navires en service) et sa filiale Croisières de France (2 navires en service),

*TUI Cruises en partenariat (3 navires en service et encore 1 à venir). 

l’emblème de la compagnie : The Crown & Anchor (la couronne et l’ancre)…le côté royal et le côté maritime!

L’Oasis of the Seas

photo internet

photo internet

En 2003, la RCI commence à travailler à l’étude de ce qui est alors appelé le « Projet Genesis ». Durant les 3 années suivantes, ce ne sont pas moins de 37 sociétés de design, 20 sociétés d’architectures, 130 membres du service « nouvelles constructions » de la compagnie et un nombre équivalent des employés du chantier constructeur qui vont plancher sur 15 configurations différentes avant d’arriver à ce résultat !

Le 6 février 2006, quand la Royal Caribbean Cruises Ltd signe le contrat de construction du plus grand paquebot du monde (plus une option pour un second, futur Allure OTS) pour sa filiale Royal Caribbean International, les professionnels de la croisière, et le grand public en général, se demande jusqu’où ira la surenchère des compagnies en terme de taille de navires. Voyez donc : une jauge brute de 225 285 tonneaux, 361.65 mètres de long sur 47 de large à la ligne de flottaison (65 mètres en comptant les ailerons de la timonerie), 65 mètres de tirant d’air (hauteur maximale de la partie émergée), 9.10 mètres de tirant d’eau (hauteur de coque immergée) et 16 ponts réservés aux passagers (de bas en haut : 3, 4, 41/2, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 14, 15, 16, 17, 18, remarquez qu’il n’y a pas de n°13, les américains doivent être superstitieux !), sans compter ceux pour l’équipage et les moteurs. Mais c’est sa capacité qui étonne le plus : 5 412 passagers en base double (deux passagers par cabines) et 6 296 si toutes les couchettes sont occupées, dans 2 706 cabines (1 956 avec balcons, 254 extérieures et 496 intérieures). A cela s’ajoutent 2 394 membres d’équipage de 70 nationalités différentes. Imaginez, près de 8 700 personnes sur un même navire !! Réussir à attirer autant de passagers chaque semaine fut pour beaucoup un pari risqué de la part de la compagnie ! Mais à ce niveau, aucune décision n’est prise au hasard, et le futur montrera la réussite de ce pari, même si c’est au prix de promotions importantes (compensées par les dépenses à bord peut-être ?). Fort heureusement d’ailleurs, car avec un coût de construction de $1.4 milliards (environ €900 millions), la compagnie aurait eu du mal à se remettre d’un échec !

Côté technique, il est équipé de 3 moteurs diesel de 16 cylindres et 3 autres de 12, tous fabriqués par Wärtsilä, produisant plus de 96 mégawatts. 3 pods orientables et 4 propulseurs d’étraves permettent de le propulser et de le manœuvrer. Sa vitesse de croisière est de 22.6 nœuds (41.9 km/h). Les cheminées sont télescopiques afin de passer sous les ponts. Un autre point important, la sécurité : 18 canots de sauvetages de 370 places (6 660 personnes) complètent des canots gonflables automatiquement.

Autres chiffres impressionnants : il est constitué de 520 000m2 de tôle d’acier, 5 000 kilomètres de fil électrique, 90 000m2 de moquette, et il peut produire 4.1 millions de litres d’eau douce par jour !

C’est aussi un navire « vert » : la partie immergé de sa coque est revêtu d’un enduit non toxique pour l’environnement marin et qui permet un meilleur glissement dans l’eau, donc une économie de fuel marin. L’éclairage à bord est en partie alimenté par des ampoules LED, permettant une économie de 30 à 40% par rapport à d’autres navires. Les déchets sont triés, compactés et recyclés (des poubelles de tri sélectif sont à disposition des passagers sur les ponts extérieurs). Ce qu’on appelle les eaux grises (eaux usées) sont traitées et enfin, les moteurs sont utilisés de manière adaptée aux conditions rencontrées.

La commande revient donc aux chantiers STX (groupe coréen, le même qu’à Saint-Nazaire) de Turku en Finlande, grands constructeurs de paquebots. Le premier navire, qui n’est pas encore nommé Oasis OTS, reçoit le numéro de chantier 1363. Le 1er mars 2007, la première tôle est découpée, pièce qui sera assemblée à d’autres pour constituer un premier bloc qui sera posé dans la cale de construction le 12 novembre de cette même année. C’est le début d’un incroyable puzzle de 181 blocs d’un poids moyen de 600 tonnes !

pose du premier bloc dans la cale de construction (photo internet)

En mai 2008, les noms Oasis of the Seas et Allure of the Seas sont dévoilés, et sont le résultat d’un concours organisé en partenariat avec le journal USA Today. La construction va bon train quand, le 25 septembre 2008, un incendie éclate au pont 9, obligeant l’évacuation des 1 500 ouvriers qui se trouvaient à bord. Fort heureusement, le feu est vite éteint, ne provoquant aucune blessure ni dégât assez important pour retarder l’assemblage.

en septembre 2008 (photo internet)

Le 21 novembre vient le grand moment de la mise en eau de la cale. Le navire flotte pour la première fois ! Il est remorqué vers le quai d’armement où la construction et l’aménagement se poursuivent.

Oasis of the Seas 15 - mise à flot le 21 novembre 2008

la mise à flot (photo internet)

Tout au long de sa construction, la compagnie dévoilera petit à petit les espaces publics et nouveautés qui seront proposées aux passagers. Je vous les ferai découvrir à mon tour tout au long du récit de notre croisière. Mais je peux vous dire d’ores et déjà que pour la première fois sur un navire, toutes les activités à bord sont regroupées par quartiers thématiques (« neighborhoods » pour reprendre le terme de la compagnie), un peu comme dans les parcs d’attractions. Il y en à 7 qui sont nommés comme tels (et seront plus détaillés tout au long de ce carnet de voyage) :

*Central Park : au milieu du navire, c’est une « rue » extérieure et premier jardin sur mer, bordée de 3 magasins, 6 restaurants/bars et un night-club ;

*Pool and Sports Zone : 4 piscines, 10 jacuzzis, Solarium (espace avec piscine pour les plus de 16 ans), simulateur de surf, tyrolienne, minigolf, 10 restaurants/bars, 2 magasins et terrain de basket à taille réelle ;

*Vitality at Sea Spa and Fitness Center : centre de remise en forme, grand spa pour adultes et spa pour adolescents, un bar et un magasin ;

*The Boardwalk : situé dans la partie arrière, c’est une « rue » à ciel ouvert qui propose un carrousel, 5 restaurants/bars, 5 magasins, 2 murs d’escalade, et l’étonnant AquaTheater ;

*Royal Promenade : rue intérieure avec mezzanine, 10 restaurants/bars/cafés/night-clubs et 8 magasins ;

*Youth Zone : espace dédié aux plus jeunes, avec salles de jeux vidéo, clubs enfants et plein d’autres activités ;

*Entertainment Place : ce quartier dispose de 4 différentes salles de spectacles/night-clubs qui proposent des shows variées, ainsi que le casino.

En juin 2009, moment de vérité. Le navire sort pour la première fois des chantiers, propulsé par ses propres moteurs, pour réaliser ses premiers essais. Et quelle ne fut pas la surprise des témoins extérieurs quand ils virent un ballon dirigeable suspendu dans les airs, tiré par le navire ! En fait, l’explication fournie par la suite est que la compagnie voulait tester une attraction inédite pour les passagers ! Test qui n’a pas dû être concluant car le ballon n’a jamais été revu ! En tous cas, un joli coup marketing !

photo cruisenewsdaily.com

Une seconde série d’essais a lieu entre le 28 septembre et le 2 octobre, puis les dernières installations sont achevées avant sa livraison officielle à la RCI le 28 octobre. Depuis le début de la conception jusqu’à ce jour-là, pas moins de 10 millions d’heures de travail auront été effectuées ! Deux jours plus tard, il quitte les chantiers définitivement, destination Southampton en Angleterre le 2 novembre où 300 ouvriers travaillant encore aux finitions sont débarqués. Puis il quitte l’Europe pour traverser l’Atlantique Nord dans lequel il rencontre une mer démontée, retardant son arrivée à Fort Lauderdale en Floride de deux jours, y arrivant finalement le 13 novembre. Il y est accueilli comme il se doit, avec bateaux-pompes et une foule immense venue admirer ce colosse des mers ! Durant les jours suivants, des plantes tropicales sont installées à bord et effectue quelques mini croisières d’inauguration pour la presse et les professionnels du tourisme.

arrivée inaugurale à Fort Lauderdale (photo internet)

Le 30 novembre, il est baptisé en grande pompe, mais pas de manière habituelle. Son baptême a lieu lors d’une sortie en mer pour le compte de la fondation américaine Make-A-Wish, qui permet à des enfants atteints de graves maladies de réaliser leurs rêves. A cette occasion, il n’y a non pas une unique marraine comme d’habitude, mais sept, représentant chacune l’un des sept « quartiers » du navire. Certaines d’entres elles sont connues du public français : Gloria Estefan (chanteuse et actrice américano-cubaine), Michelle Kwan (ex patineuse artistique américaine, championne olympique), Dara Torres (ex nageuse américaine, championne olympique), Keshia Knight Pulliam (actrice américaine), Shawn Johnson (ex gymnaste américaine, championne olympique), Jane Seymour (actrice anglaise) et Daisy Fuentes (présentatrice et mannequin cubaine). Puis il débute sa première croisière commerciale le 5 décembre, avec 11 jours d’avance sur le calendrier initialement prévu. Depuis, il effectue deux itinéraires différents en alternance avec son jumeau Allure OTS, dont celui que vous allez découvrir maintenant.

Vous verrez que cette croisière est essentiellement tournée vers l’Oasis of the Seas lui-même. C’est une destination en soi. Les trois escales étaient pour l’une d’entre-elles très sympa, mais les deux autres bien moins agréables, vous verrez plus loin pourquoi ! Un autre regret à déplorer, qui j’espère se résumera uniquement à ce navire : généralement, tous les espaces publics (restaurants, bars, salles de spectacles, etc) restent accessibles 24/24, même en dehors des horaires habituels de service. Et j’apprécie ce fait, car cela me permet de ne prendre des photos des lieux qu’avec très peu de monde voire personne sur les clichés. Mais sur l’Oasis, de nombreux endroits étaient inaccessibles, verrouillés, même en pleine nuit. C’est pourquoi je me suis permis de « chiper » quelques photos sur internet pour illustrer les lieux que je n’ai pu photographier comme j’aurais aimé (ou dont les photos sont ratées!).

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